Affaire CDG: L’instruction reportée à février 2015

Anas Alami, ancien DG de la CDG.

Anas Alami, ancien DG de la CDG. . Brahim Taougar le360

Revue de presseKiosque360. L’affaire du complexe immobilier Badès, à Al Hoceima, revient au-devant de la scène médiatique. A l’issue de l’audience du 12 novembre, le juge d’instruction spécialisé dans les crimes financiers auprès de la Cour d’appel de Fès, Mohamed Touileb, a décidé de reporter l’instruction.

Le 14/11/2014 à 02h59

Dans l’affaire Badès, tout ne fait que commencer. Le juge d’instruction vient de décider le report des auditions au mois de février prochain, rapporte en Une le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du 13 novembre. En attendant, tous les prévenus se sont vu confisquer leurs passeports et signifier une interdiction de quitter le territoire. Rappelons que, parmi eux, figurent l’ancien directeur général de la CDG, Anas Alami, qui a été démis de ses fonctions, ainsi que Ali Ghannam, Directeur général de la Compagnie Générale Immobilière (CGI). La décision du juge d’instruction de reporter les auditions détaillées des prévenus et des témoins de plus de trois mois a suscité moult remarques.

Pressions médiatiques

Cité par Akhbar Al Yoaum, Abdellatif Wahbi, avocat d’Ali Ghannam et d’Anas Alami, a précisé que cette décision résultait d’une mesure juridique prise suite à un accord entre la défense et le parquet et visant à assurer un bon déroulement de l’instruction et à «éviter les contraintes de temps et d’exiguïté des salles d’audition». Akhbar Al Yaoum ajoute, par ailleurs, que certains observateurs n’écartent pas la possibilité que cette décision vise plutôt à «refroidir» cette affaire qui a suscité une forte animosité aussi bien au niveau des médias que de la classe politique. D’aucuns, en revanche, ont jugé cette décision tout à fait normale étant donné que les prévenus sont poursuivis en état de liberté provisoire et que le juge a, au demeurant, d’autres affaires à traiter dont les accusés sont sous les verrous. D’après ses sources, Akhbar Al Yaoum table sur la division des suspects en 3 groupes. Le premier est constitué des deux directeurs généraux suspectés. Le second est composé de 18 prévenus poursuivis pour dilapidation de deniers publics et usage de faux. Enfin, le dernier est constitué des complices des deux premiers.

Nouvelle plainte contre la CGI

Jusqu’à maintenant, le montant des deniers publics dilapidé n’est pas encore connu. Toujours est-il que cette affaire n’en est qu’à son prélude. Le quotidien Assabah, dans sa dernière livraison, révèle qu’une autre plainte a été déposée auprès de la Cour d’appel de Fès contre la CGI, plainte déposée par le citoyen M.F il y a trois semaines. Il y accuse la CGI de détournement et de dilapidation de deniers publics. Sa plainte est en cours d’étude, précise Assabah. Le quotidien craint que cette nouvelle affaire ne vienne s’ajouter au dossier déjà volumineux de l’affaire Badès pour laquelle sont poursuivis, outre des dirigeants des deux entités, des personnes exerçant des professions libérales et des professionnels du BTP. Selon les sources du journal, l’instruction, étant donné l’ampleur des charges, pourrait prendre beaucoup de temps.

C’est dire si l’affaire Badès n’a pas encore révélé tous ses secrets. La confrontation des prévenus entre eux et avec les témoins devrait éclairer la lanterne de la justice. La décision du juge d’instruction permettra certainement de faire retomber la pression médiatique et politique pour que justice soit rendue loin de toute émotion et de toute pression.

Par Amine Haddadi
Le 14/11/2014 à 02h59