«L’investissement direct étranger améliore-t-il le bien-être des populations d’Afrique du Nord?». C’est la question que se pose une récente étude de la Banque africaine de développement (BAD) et que le quotidien Les Eco, dans son édition datée du 6 mai a choisi de synthétiser. Il en ressort que malgré que le Maroc soit une destination très attractive au niveau régional en matière d’investissements directs étrangers (IDE), «l’impact reste faible sur la population». Mais le phénomène est loin d’être une exception marocaine.
Dans l’ensemble, l’étude de la BAD fait ressortir la contribution des IDE à la croissance économique en Afrique du Nord. Une croissance qui évidemment génère des revenus supplémentaires pour les Etats et les populations de la région, à travers la mise en œuvre de politiques budgétaires et la création d’emplois. Mais si en terme de politiques publiques l’impact est plutôt positif, les retombées sur les populations restent assez limitées vu la nature des secteurs visés.
Les IDE sont en fait accaparés par un petit nombre de secteurs comme l’extraction pétrolière, les services et tourisme ainsi que le bâtiment. «Une maigre partie de ces investissements profite aux industries primaires non extractives, pourtant à forte intensité de main d’œuvre et favorables aux populations les plus fragiles, ainsi qu’au secteur manufacturier dont l’effet d’entraînement au plan économique a un fort potentiel», peut-on lire dans un extrait de l’étude de la BAD repris par Les Eco.
Ce constat est d’autant plus valable au Maroc, pourtant champion régional en matière d’attrait d’IDE avec des volumes dépassant chaque année les 30 milliards de dirhams. La BAD estime qu’une réorientation de cette manne vers les secteurs primaire et manufacturier favorisera une meilleure répartition des richesses. Et à en croire Les Eco, le tir est en passe d’être rectifié avec les IDE en provenance des pays du Golfe qui se montrent plus intéressés par des projets structurants à fort potentiel en termes de création d’emploi et d’amélioration de la qualité de vie des populations… Surtout les plus vulnérables.