Le film du réalisateur américain Todd Phillips affiche onze nominations, autant que pour les Oscars le 9 février, et figure notamment dans trois des quatre catégories reines distinguées par la British Academy of Film and Television Arts (Bafta).
Il raconte la transformation du comique raté Arthur Fleck en personnage maléfique qui deviendra l'ennemi juré de Batman.
Avec dix nominations chacun suivent "The Irishman", thriller politico-mafieux de Martin Scorsese, produit par Netflix, et "Once Upon a Time... in Hollywood", dernier film de Quentin Tarantino, une ode au Hollywood des années 1960.
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Pour le meilleur film et le meilleur réalisateur, ils entrent en concurrence avec le drame historique "1917" et "Parasite", Palme d'or au festival de Cannes en 2019 à mi-chemin entre le drame social et la comédie noire.
Les vainqueurs doivent être annoncés lors d'une cérémonie conduite par l'animateur irlandais Graham Norton au Royal Albert Hall à Londres, où sont attendus le prince William et son épouse Kate.
Fini le plastique à usage unique et les sacs de petits cadeaux peu respectueux de l'environnement, bonjour le tapis rouge en matériaux recyclés. Cette année, la cérémonie essaye de se rapprocher de la "neutralité carbone" et a même demandé aux invités d'opter pour des tenues déjà portées ou, à défaut, pour des vêtements de créateurs éco-responsables.
Joaquin Phoenix, récompensé début janvier aux Golden Globes américains pour sa performance dans "Joker", brigue le Bafta du meilleur acteur face à Leonardo DiCaprio ("Once Upon a Time... in Hollywood"), Adam Driver ("Marriage Story"), Taron Egerton ("Rocketman) et Jonathan Pryce ("Les deux Papes").
Côté actrices sont en lice Renée Zellweger, déjà sacrée aux Golden Globes pour son rôle de Judy Garland dans le biopic "Judy", Scarlett Johansson ("Marriage Story"), Saoirse Ronan ("Les filles du docteur March"), Charlize Theron ("Scandale") et Jessie Buckley ("Wild Rose").
Mais cette sélection, réalisée pour la plupart des catégories par les quelque 6.500 membres des Bafta, notamment des professionnels de l'industrie cinématographique, a été vivement critiquée pour n'avoir mis en avant que des acteurs blancs et aucune femme dans la catégorie du meilleur réalisateur.
Les critiques avaient commencé à fleurir début janvier sur les réseaux sociaux, en partie sous le hashtag #BaftaSoWhite ("Bafta tellement blancs").
Elles ont ensuite trouvé un porte-parole d'importance en la personne du réalisateur Steve McQueen. "Les talents noirs sont beaucoup trop négligés", a tempêté le réalisateur oscarisé de "12 years a slave" dans le Guardian.
La branche britannique de la fondation Time's up a "rappelé les performances de Lupita Nyong'o, Jennifer Lopez, Cynthia Erivo, Jodie Turner-Smith et Marianne Jean-Baptiste", dénonçant une "invisibilité d'autant plus choquante compte tenu du choix" et de la "puissance" des films avec des acteurs noirs ou asiatiques cette année.
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Cette association de lutte contre le harcèlement dans le cinéma, née dans le sillage du mouvement #MeToo, a également regretté l'absence de femmes dans la catégorie du meilleur réalisateur malgré "des films exceptionnels" tels "Booksmart", "L'Adieu", "Harriet", "Honey Boy", "The Nightingale", "Queen & Slim" ou encore "Portrait de la jeune fille en feu".
Rapidement après le début de la polémique, plusieurs membres de la direction des Bafta s'étaient aussi dits "déçus" d'un manque "rageant" de diversité. Même si cela "n'enlève rien aux gens qui ont été nommés", avait ajouté sa directrice Amanda Berry auprès de l'agence de presse britannique Press Association.
Le Bafta du meilleur film en langue étrangère pourrait revenir à "L'Adieu", chronique familiale sur le choc des cultures de la réalisatrice sino-américaine Lulu Wang, ou au film sud-coréen "Parasite".