Comme l'an dernier le film d'ouverture est un thriller, tiré d'une histoire vraie, celle d'un agent infiltré pour le compte des autorités américaines dans le monde international de la drogue.
A Infiltrator de Brad Furman, avec Bryan Cranston personnifiant Bob Mazur, succède cette année Barry Seal-American traffic de Doug Liman, avec Tom Cruise incarnant ce pilote trafiquant d'armes et de stupéfiants, -Adler Berriman de son vrai nom- qui a été recruté par la CIA pour des missions ultra secrètes dans les années 80, sous la présidence de Ronald Reagan.
Les films en compétition sont, comme d'habitude, des seconds ou des premiers films de metteurs en scène prometteurs. Le plus bel exemple récent est sans doute Damien Chazelle, qui a obtenu le Grand Prix du jury et le prix du public en 2014 pour Whiplash avant sa consécration en 2016 aux Oscars pour sa comédie musicale à succès La La Land.
Parmi les 14 films en compétition, on attend avec intérêt la réaction des jurés et du public concernant Beach rats, deuxième long métrage d'Eliza Hittman.
Ce film dramatique, déjà couronné par le festival américain de Sundance (meilleure mise en scène) traite d'un adolescent paumé, hésitant sur sa sexualité qui, tout en fréquentant sa petite amie, entretient des relations avec des hommes mûrs, rencontrés via internet.
Sur la question du genre, They, premier film d'Anahita Ghazvinizadeh met en scène une personne de 14 ans qui, en plein questionnement sur son identité, prend un traitement hormonal pour retarder sa puberté.
Toujours en compétition mais plus souriant, figure aussi The Bachelors, deuxième film de Kurt Voelker, qui relate le retour à meilleure fortune d'un père, prématurément veuf, et de son fils de 17 ans, qui vont retrouver une raison de vivre en rencontrant chacun une femme singulière.
The bachelors a la particularité d'être présenté par E.Cinema.com., une petite plateforme française de VOD (vidéo à la demande), créée récemment, notamment par Bruno Barde, directeur artistique du festival deauvillais.
De son côté Netflix, la puissante plateforme américaine va présenter Sweet Virginia, également en compétition, de Jamie M. Dagg.
De plus, hors compétition, seront projetés The only living boy in New York de Marc Webb, produit par Amazon, Kidnap de Luis Prieto distribué par TF1, et 47 meters down de Johannes Roberts, diffusé par Wild side, éditeur français indépendant de DVD et Blu-Ray.
Cette forte présence de films émanant de nouveaux venus dans le monde du cinéma est un choix assumé et contraste avec la polémique à Cannes à propos de Netflix, en juin dernier.
"Nous vivons aujourd'hui une grande révolution avec la dématérialisation des films, créant de nouvelles conditions économiques et artistiques de diffusion des oeuvres", a déclaré Bruno Barde, en présentant à la presse la programmation.
Netflix avait annoncé en juin qu'il ne sortirait pas dans les salles de cinéma Okja et The Meyerowitz Stories, ses deux films sélectionnés à Cannes, refusant d'attendre le délai de trois ans imposé par la réglementation française pour qu'ils puissent être visibles sur sa plateforme.
A Deauville, le jury sera présidé par le réalisateur français Michel Hazanavicius (The Artist). En feront notamment partie l'actrice Emmanuelle Devos, la romancière et dramaturge Yasmina Reza et le chanteur et auteur-compositeur Benjamin Biolay.