Qui aurait osé mixer le rock et le raï dans une seule et même chanson? Mohamed Jbara l’a fait, et c’est plutôt pas mal. Lunettes aviateur et chevelure frisée, voix orientale et instruments rock, un pied au Maroc et un autre en Espagne, Mohamed Jbara, c’est le mélange improbable, mais réussi entre deux mondes qui auraient pu ne pas s’entendre. Le raï, parce qu’il a grandi dedans, et le rock, parce que «c’est génial», tout simplement, nous déclare t-il. Huit albums à son actif et des chansons de plus en plus travaillées. Son dernier tube, «Rej3i lia» ( Reviens-moi!), est une délicieuse ballade rock qui raconte «la vie amoureuse des couples d’aujourd’hui».
Réalisé par «Diego et Elena, deux amis espagnols», le clip est une ode à l’amour et à Agadir. Le choix de la ville n’est pas hasardeux. Ayant, par le passé, chanté dans des hôtels et des mariages entre Marrakech, Casablanca et Agadir, c’est sur cette dernière ville que le choix de la réalisation du clip s’est opéré. Cheveux au vent et gestuelle appuyée, Mohamed chante l’amour en bord de mer, sans pour autant nous gaver de déclarations mielleuses.
«Dans mes chansons, je parle de l’humanité en général. Raconter des choses tristes ne m’intéresse pas. La misère existe partout dans le monde. Ce que je veux, c'est réconcilier les peuples à travers mes textes. C’est avant tout un message universel que je prône, un message de paix et d’amour». Et l’amour, c’est en Espagne qu’il l’a trouvé. «J’ai tout quitté pour suivre une espagnole. Et je ne le regrette pas.»
Santana, Paco de Lucia ou encore Ravi Shankar ont marqué la personnalité de Mohamed Jbara qui ne jure que par la guitare. Mais si l’artiste a trouvé son bonheur dans la chanson, il n’en vit pas exclusivement, ou du moins, pas encore. «Tout le monde le sait, être musicien au Maroc ne fait pas vivre. Si je me contentais uniquement de la vente de mes albums, je n’aurai pas survécu». Mohamed a néanmoins trouvé un moyen de vivre de sa passion, en composant des musiques pour des films et séries marocaines à succès, comme «Koulna Jirane», «Kenza F’douar», «Samt Rih», entre autres.