Inspiré d'une histoire vraie, "La Mule" raconte l'histoire d'Earl Stone (Clint Eastwood), qui consacre toute sa vie à traverser les Etats-Unis pour son métier d'horticulteur, aux dépens de sa famille.
Quitté par sa femme, et alors que sa fille ne lui parle plus, il se retrouve seul et en difficulté quand son entreprise fait faillite.
Earl va alors accepter ce qui se présente comme un simple travail de chauffeur, mais consiste en fait à être passeur de drogue ("mule") pour un cartel mexicain.
Alors qu'il tente de se rattraper auprès de sa famille grâce à l'argent qu'il gagne, Earl, poursuivi par l'agent anti-drogue Colin Bates (Bradley Cooper), va se trouver peu à peu pris dans un engrenage qu'il ne maîtrise plus.
Le prolifique Clint Eastwood, qui continue à réaliser des films régulièrement, a choisi pour son deuxième film de l'année (après "Le 15H17 pour Paris" sur l'attentat déjoué du Thalys, sorti en février) d'être à la fois réalisateur et acteur.
C'est la première fois que le cinéaste - qui a commencé sa carrière comme acteur dans les années 50 - joue au cinéma depuis "Une nouvelle chance" de Robert Lorenz en 2012, et la première fois dans un de ses propres films depuis "Gran Torino" (2009), dans lequel il incarnait un vétéran de la guerre de Corée raciste et irrascible.
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Dans "La Mule", sorti en décembre aux Etats-Unis où il a reçu des critiques mitigées, l'acteur-réalisateur est à nouveau un vétéran de la guerre de Corée. C'est d'ailleurs le scénariste de "Gran Torino", Nick Schenk, qui à nouveau créé ce rôle pour le cinéaste oscarisé d'"Impitoyable" et "Million dollar baby".
Mais il est cette fois un vétéran sociable et affable avec ses amis et collègues, alors qu'il n'a jamais su être présent pour sa famille.
"J'ai lu l'article du New York Times qui parle du vrai type dont est inspiré le personnage d'Earl, et je me suis dit que ce serait amusant de jouer quelqu'un de cet âge là... C'est-à-dire de mon âge en fait. J'aime à penser que je suis toujours en train d'observer, d'apprendre, et Earl est comme ça, lui aussi", explique Clint Eastwood dans le dossier de presse du film.
"J'aimais bien l'idée de ce type qui doit traverser des tas d'obstacles, à la fois physiques et émotionnels", ajoute-t-il.
Clint Eastwood est touchant dans le rôle de cet homme fatigué au corps fragile, aux gestes hésitants et au visage marqué par la vieillesse, à qui il sait conférer charme et humour, et qu'il dit avoir "calqué" en partie sur son grand-père, "notamment sa démarche d'homme âgé".
Si, selon Bradley Cooper, Clint Eastwood "a dû jouer le fait d'être vieux tellement il est en forme", le film semble faire aussi écho à la propre vie du réalisateur, qui s'est beaucoup consacré à son travail, et à son vieillissement.
C'est d'ailleurs sa fille, Alison Eastwood, avec qui il n'avait plus joué depuis "La Corde raide" de Richard Tuggle en 1984, qui interprète sa fille dans le film.
A la fois road-movie au rythme lent et film introspectif teinté d'humour sur le bilan d'une vie, "La Mule" laisse toute leur place aux regrets d'un homme hanté par son passé.
"Earl sait qu'il n'a pas agi comme il aurait dû avec ses proches, mais là, il se rend compte qu'ils ne lui pardonneront peut-être jamais", souligne Eastwood. "On pense toujours qu'on a le temps. Peut-être qu'on l'a, peut-être pas".