"Volubilis", le dernier opus de Faouzi Bensaidi, sort le 3 octobre en salles au Maroc. Le quatrième long-métrage du cinéaste marocain s’inscrit dans sa démarche continue évolutive de dénoncer l’injustice sociale avec poésie. «Un film ce n’est pas un éditorial», estime l’auteur de "Mille mois".
"Volubilis", comme son nom le suggère avec subtilité, est une tragédie contemporaine. La cité romaine de Meknès est à la fois le refuge d’un amour impossible mais rêvé, et le moment annonciateur d’une souffrance inouïe. Une souffrance que les deux personnages principaux vont payer de leur chair.
"Malika", employée de maison chez une bourgeoise, riche mais malheureuse, est campée par l'actrice Nezha Rahil.
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"Abdelkader", l’acteur Mouhcine Malzi, est vigile dans un centre commercial. Pour garder son travail, il s’acharne à respecter les instructions de son employeur, mais échoue tout en croyant bien faire. Lorsqu’il gifle la femme d’un puissant commissaire, interprété par Faouzi Bensaidi himself, il est sévèrement corrigé et humilié.
Depuis ce jour, le couple fraîchement marié verra son quotidien complètement chamboulé. Alors que leur relation déjà fragilisée par la dureté de leur environnement social tentait tant bien que mal de s’installer, cet incident est venu mettre le feu aux poudres. Impuissant face à son bourreau, un désir de vengeance habite Abdelkader. Entretemps, Malika souffre de l’absence de toute intimité avec son mari qu’elle désire au plus profond de son être mais qu’elle ne reconnaît plus.
Lors de la projection presse de Volubilis ce jeudi 27 septembre à Casablanca, Faouzi Bensaidi a rappelé que son cinéma était certes ancré dans la réalité mais qu’il n’était pas réaliste. «Mon cinéma n’est pas réaliste, il est lyrique», justifie le cinéaste. Avec ce film, Faouzi Bensaidi veut relever le défi d'émouvoir le spectateur.
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Même s'il dit ne pas faire de consessions pour plaire au grand public car il préfère d'abord rester fidèle à ses préoccupations de cinéaste qui l'animent, il serait tout de même triste d'apprendre que les salles sont vides et que le public n'est pas au rendez-vous. "Volubilis" a en tout cas déja séduit les critiques, au Maroc et ailleurs, puisqu'il a décroché 5 prix au Festival national du film de Tanger l'année dernière, le prix de l'interprétation féminine à l'actrice Nadia El Kounda au festival Al Gouna en Egypte ainsi que le Tanit de Bronze au festival de Carthage.