Celle qui est, parfois, considérée comme la première femme à avoir donné une résonnance internationale au malhoun dans le monde, sur les pas des premières troupes féminines écloses le siècle passé à Tétouan et à Tanger, déclare: «Bien sûr, je ne peux être que ravie de cette réalisation. Le malhoun est de la belle poésie et un art universel», ajoutant que cette reconnaissance est légitime. «En réalité, que le malhoun ait été inscrit sur la liste de l’UNESCO ne m’a pas surpris», affirme-t-elle.
Concernant la participation des femmes au développement de cet art, Touria Hadraoui commente: «C’est une chose très positive, cela apporte une nouvelle dynamique au malhoun, surtout qu’il était auparavant réservé aux hommes pendant plusieurs générations.»
Quant à l’intérêt du public marocain pour cet art, Touria souligne que le public marocain est sophistiqué en termes de gout et ouvert à différentes formes musicales. Elle ajoute que le problème «ne réside pas auprès des jeunes», mais plutôt dans sa «négligence par les médias. Je remarque que les stations de radio et les chaînes télévisées nationales et privées ne consacrent pas suffisamment de programmation au malhoun.»
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Interrogée sur l’absence du malhoun dans les émissions de découverte de talents, Touria explique que les organisateurs de ce type de programmes sont ceux qui contrôlent cette décision. «Malheureusement, aucune section des émissions de découverte de talents n’est réservée au patrimoine marocain. Il est de notre devoir de défendre cet art et d’encourager les jeunes talents à le présenter et à le faire connaître», s’exclame-t-elle.