Spectacle: le nouveau Rgagna est arrivé

Une photo de la pièce "Al Hyata" de Masrah Al Hal.

Une photo de la pièce Al Hyata de Masrah Al Hal. . DR

L’expérience du comédien-metteur en scène Abdelkbir Rgagna se démarque du théâtre expérimental, terrain de jeu favori de la jeune génération de l’ISADAC. Après «Bladi, mon pays» et «Jedba», l’artiste confirme avec un nouveau spectacle grand public «Hyata».

Le 26/05/2015 à 18h56

Comment faire pour que les amateurs du «père des arts», le théâtre, retrouvent le chemin des salles? Le théâtre expérimental, tendance imprimée par les lauréats de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (ISADAC), pèche par son «élitisme» et participe peu ou prou de cet effort de «réconciliation» du public avec les salles de spectacle, explique Abdelkbir Rgagna à Le360, après la première représentation, vendredi 22 mai, à la salle Hajji à Salé, de son nouveau spectacle «Al Hayata».

Ce spectacle, qui a bénéficié de la subvention publique au titre de l’exercice 2014-2015, a été applaudi à l’unanimité des membres de la Commission nationale du fonds d’aide à la production et la promotion théâtrale, autant que par le public qui a été nombreux à faire le déplacement, ce vendredi soir, pour apprécier cette nouvelle production. Cette «satisfaction » trouve son origine, d’abord dans l’orientation «grand public» qui est celle de Abdelkbir Rgagna qui semble faire route à part en optant pour des problématiques sociales, voire,pour la satire politique.

Après le spectacle «Jedba » (Transe) en 2014, pamphlet contre le «cirque parlementaire», revoilà l’artiste «récidiver» avec un autre spectacle à thèse: la détresse des enfants abandonnés. Un émouvant plaidoyer pour cette catégorie laissée en rade de la société. Et comme il s’agit ici de pathos, le metteur en scène n’en a pas usé et abusé puisque le but final n’est pas tant de sur-dramatiser que de sensibiliser sur cette problématique. Moralité: ces enfants abandonnés sont, finalement, des êtres humains qui, plus est, victimes d’une injustice sociale.

«Adil, jeté dans un pensionnat suite au décès de sa mère, et Hanane, née d’une relation extra-conjugale, tombent amoureux l’un de l’autre, finissent par se marier et donnent naissance à une fille,Hnia». Un happening accueilli, à la fin du spectacle, avec des larmes … de joie. Un beau scénario signé Hassan Mjahed, scénographié par Abdessamad Kawkabi, mis en scène par le chef de «Théâtre Al Hal», Abdelkader Rgagna, qui a incarné avec brio le personnage de Adil, aux côtés de Hind Dafer (Hanane), Kenza Fridou (mère de Hanane), Ahmed Bourakab (père deAdil), Fatéma Bojo (avocate) et Nezha Abrouk (Messaouda).

Un spectacle qui vaut bien le détour!

Par Ziad Alami
Le 26/05/2015 à 18h56