Le cinéma rouge et vert plaît de plus en plus à l’étranger. La forte présence des films marocains à la dernière édition du Festival de Cannes a déclenché un vif intérêt pour ces œuvres. Au point où les distributeurs internationaux devancent souvent ceux du Royaume et projettent ces films bien avant leurs sorties nationales.
Après la sortie le 19 juillet dernier du film «Les meutes» de Kamal Lazrak, voilà que quatre cinémas français ont déjà lancé la projection du premier long-métrage de Sofia Alaoui, le très attendu «Animalia», dont la bande-annonce donne déjà la chair de poule.
Le pitch? Itto, interprétée par Oumaima Barid, repérée à Agadir par le chargé de casting Amine Loudani, est une jeune Marocaine d’origine modeste. Alors qu’elle se réjouissait d’une journée tranquille sans sa belle-famille, chez qui elle vit et qui, visiblement, l’oppresse, des évènements surnaturels plongent le pays dans l’état d’urgence. Des phénomènes de plus en plus inquiétants suggèrent qu’une présence mystérieuse approche...
Sorti le 9 août dans l’Hexagone, le long-métrage, qui a décroché le Prix du jury au festival de Sundance aux Etats-Unis en janvier dernier, sortira au Maroc dans les mois à venir. «Soit en octobre 2023, soit en hiver 2024», laisse entendre Sofia Alaoui, contente que son film bénéficie de bonnes retombées presse en France, pays d’origine de sa mère et dont elle a également la nationalité.
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«Signé par une jeune Franco-Marocaine qui y démontre autant de courage que de talent, sa première vertu consiste à renouveler la fiche cinémétrique maghrébine, qui, telle qu’elle s’exporte le plus volontiers en Occident, creuse le sillon des affres de la femme victime d’une société ultra-patriarcale», peut-on lire dans l’édition du journal Le Monde du 9 août, jour de la sortie française d’«Animalia».
A son tour, le site spécialisé Le Bleu du Mirroir évoque les influences de Sofia Alaoui dans «Animalia»: «À cheval entre la science-fiction, la spiritualité et le road-trip existentialiste, Animalia est un film singulier qui parvient à se démarquer des œuvres dont il s’inspire. Les références à la filmographie de Terrence Malick s’inscrivent parfaitement dans ce récit onirique. Plusieurs scènes rappellent Melancholia de Lars von Trier mais s’en séparent rapidement pour donner à Animalia un ton unique.»
La critique française note par ailleurs que dans «Animalia», Sofia Alaoui invite à la contemplation. Une grande importance est en effet donnée aux paysages hypnotiques du Maroc immortalisés par le directeur photo Noé Bach. L’enfance en Chine, où elle a vécu entre 5 et 11 ans avant de vivre à Casablanca, est sûrement pour beaucoup dans le traitement artistique des scènes de nature à la fois flamboyantes et saturées dans les films de Sofia Alaoui.