Deux visions diamétralement opposées que celles de Mehdi Qotbi et d'Amine Sbihi qui ne sont pas loin de la confrontation. Le différend entre les deux hommes fait d'ailleurs l’objet d’un article dans le quotidien Al Akhbar, qui revient sur ce litige dans son édition de ce mercredi 20 mai. «Le président de la FNM tient à ce que le ministère de la Culture cède à son institution la gestion de toutes les constructions muséales. Le ministre de la Culture, quant à lui, considère que les édifices faisant partie du patrimoine doivent rester sous la tutelle de son département qui s’engage toutefois à livrer à la Fondation les objets d’antiquité», rapporte ainsi la publication arabophone.
Ce différend a éclaté lorsque le département de la Culture a lancé un appel d’offres pour la restauration du musée Dar Si Said, à Marrakech. Or, cette initiative a révolté Mehdi Qotbi qui considère que la restauration dudit musée ne relève pas des prérogatives du ministère de la Culture. «Dar Si Said à Marrakech fait partie intégrante des 14 musées devant être gérés par la Fondation, selon un décret. Par conséquent, le ministre n’a pas le droit de procéder à sa restauration», s’indigne Mehdi Qotbi dans une déclaration à Al Akhbar. Et d’asséner encore ces mots à l'encontre d'Amine Sbihi: «Il faut que le ministre respecte la loi et nous cède tous les musées».
Cependant, Amine Sbihi a une tout autre version des faits. Il estime, en effet, que le décret instituant la cession des musées à la FNM recommande la proclamation d’une décision commune des ministères de la culture et des Finances. «Nous avons publié une décision commune, sous la supervision du Secrétaire général du gouvernement, faisant la différence entre l’espace patrimonial et la construction relevant du patrimoine. Il a été clairement dit que le ministère s’engageait à livrer à la Fondation les objets d’antiquité, mais pas l’édifice», rétorque ainsi Amine Sbihi.
D’autres édifices font l’objet d'un bras de fer entre le ministre de la Culture et le président de la Fédération nationale des musées, souligne encore le journal, qui cite notamment le cas du Centre d’Art moderne de Tétouan.
Tandis que Mehdi Qotbi insiste sur le fait que son institution est habilitée à gérer et les musées et les édifices, Amine Sbihi tient mordicus à ce que son département gère les bâtiments.
Nul doute que d’aucuns s’étonneront d'une telle polémique tant il existe bel et bien un décret définissant les prérogatives de la Fondation nationale des musées.