Absente depuis plusieurs années de la scène nationale, l’actrice et réalisatrice marocaine, Sanaa Akroud, signe un retour marquant sur le grand écran grâce à sa nouvelle œuvre cinématographique, Myopia, projetée dans les salles obscures depuis le mercredi 2 mars.
Ce long-métrage, qu'elle a elle-même écrit, est une production Maroc-Canada qui dépeint une réalité dure et amère, celle de la femme rurale au Maroc. La réalisatrice lui donne la parole dans un univers patriarcal sans merci.
«A travers Myopia, film qui milite et défend les droits des femmes, j’ai essayé de mettre la lumière sur leurs conditions de vie dans le milieu rural. Ces femmes marginalisées sont pratiquement effacées et ont besoin de se faire entendre», déclare la réalisatrice et cinéaste, Sanaa Akroud, interrogée par Le360.
Jamais dans l’emphase, tout à la fois pudique, sensible et ancré dans le réel, Myopia est un film pleinement lucide sur les faits sociaux qu’il aborde: les conditions de vie de la femme dans le milieu rural. Il raconte l’histoire de Fatem, personnage principal incarné par Sanaa Akroud, enceinte de six mois, obligée de quitter son village perché dans la montagne, pour chercher des verres de vision pour l'aîné de cette communauté. Ce dernier est la seule personne à pouvoir déchiffrer les lettres envoyées par leurs membres de famille partis travailler dans les villes.
Lors de son voyage, Fatem rencontre plusieurs obstacles et perd son bébé au cours d'une manifestation en ville. Elle se heurte également aux difficultés et contraintes relatives à la réalité de la ville et à la vision des gens qui diffère de la sienne caractérisée par la simplicité.
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Par ailleurs, Myopia réunit plusieurs artistes à l’instar de Ghizlane Idrissi, Qods Jandoul Fatima Bojuo, Mohamed Ayyad, Hamid Al Needer et Nabil Atef.
Il est à noter que le film avait remporté trois prix au Festival international de cinéma «Vues d’Afrique» au Canada. Il a obtenu le prix «Regards d’ici», attribué par TV5 Québec/Canada, le Prix spécial du jury et le la Mention spéciale pour son interprétation.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, Sanaa Akroud est née à Taroudant au sud du Maroc. Elle est connue pour ses rôles dans des séries télévisées populaires comme Douiba et Remana et bertal et dans des films comme Terminus des anges, Ahmed Gassiaux ou encore le long-métrage égyptien Femmes du Caire.
Après un bac en lettres modernes obtenu en 1997, elle poursuit une formation au sein de l’Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle de Rabat (ISADAC). Elle acquiert ensuite une renommée au Maroc, dans les années 2000, pour ses interprétations dans les séries télévisées.
Elle passe derrière la caméra en signant quelques courts métrages dont Donne-moi la flûte et chante en 2008, L’impasse et 26 heures en 2011. Elle se lance ensuite dans la réalisation d’un premier téléfilm, intitulé Les cinq saisons qu’elle sort en 2011. Elle réalise ensuite en 2013 le téléfilm Orss Dib (les noces du loup), puis, en 2015, son premier long-métrage Khnifist R’mad.