Le documentaire de Nabyl Ayouch, qui a créé une polémique lors de sa sortie en France, le 8 février 2012, sort bientôt au Maroc. De prime abord, le cinéaste donne la parole à de vieux réfugiés palestiniens qui ont fui en 1948 sans jamais retourner sur leurs terres et qui vivent au Liban, dans des camps, depuis 65 ans. Ces paroles ou "ces cris de détresse" sont visionnés par des jeunes israéliens de 20 ans qui essaient de construire également "leur terre". A travers ces deux versants d'une réalité, Nabyl Ayouch a installé un dialogue à distance entre deux populations.
"My Land", pellicula non grata ?
Dans son carnet de bord, Nabyl Ayouch explique que ce film porte avant tout sur "la mémoire d'une terre. Une mémoire figée d'un côté, comme si le temps s'était arrêté et une autre oubliée ou jamais apprise de l'autre côté". Et de préciser que "le regard qu'il porte sur ce conflit est celui d'un homme, issu d'un mariage mixte ( père musulman et mère juive), entre deux cultures, deux religions et deux appartenances". Malgré qu'il ait reçu plusieurs prix dans plusieurs festivals, dont deux à Tanger, le documentaire de Nabyl Ayouch n'est sorti qu'en France (en février 2012) et à Ramallah. Pour le moment, aucun pays arabe n'a projeté ce film. Pour ce qui est d'Israël, "My Land" y a été subtilement censuré dans la mesure où il ne fut projeté que dans des cinémathèques et des cercles associatifs.