Il est à la fois un lieu de pèlerinage au mausolée du saint des saints des Doukkala, un rendez-vous phare de la tbourida, ces prestations équestres traditionnelles marocaines désormais inscrites au patrimoine immatériel universel de l’Unesco, et un festival, au propre et au figuré, où la musique chaâbi retrouve ses lettres de noblesses et, surtout, un public d’inconditionnels chaque année plus nombreux. Les visiteurs s’y comptent en millions. Les chiffres officiels parlent de 2 millions de visiteurs l’année dernière. Les organisateurs, eux, et pas peu fiers, avancent un total de 3,5 millions. A cela s’ajoutent 2.000 chevaux et quelque 22.500 tentes dressées en 2022.
Véritable rendez-vous de la culture populaire marocaine, Moulay Abdellah Amghar, qui se tient cette année du 4 au 11 août à El Jadida, est le plus grand moussem du Royaume. Les chiffres sont affolants. «Cette année, on est partis pour battre tous les records. Nous assistons depuis le tout premier jour à une affluence rarement égalée. Nous tablons à ce titre sur un total de 4 millions de visiteurs», assure El Mahdi El Fatmi, président de la commune de Moulay Abdellah, interrogé par Le360.
Pour la seule séquence de tbourida, comptez cette année quelque 130 troupes (contre 112 en 2022). Là encore, plus de 2.000 cavaliers et autant de chevaux y participent. Il était donc naturel que ce spectacle soit au centre de toutes les attentions. L’édition 2023 s’inscrit d’ailleurs sous le signe de l’amélioration.
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Cette édition, en plus du Mahrak (espace réservé à la fantasia) ancestral ayant fait la réputation du moussem, le deuxième Mahrak a été revu et aménagé de sorte à soulager le premier et permettre des spectacles ordonnés dans de meilleures conditions. Restructuration et expansion des espaces d’accueil et des spectacles, renforcement des mesures de sécurité, optimisation du raccordement des tentes aux réseaux d’eau et d’électricité, une meilleure gestion des flux, un soin plus grand accordé à l’aspect environnemental… Tout est déployé pour un plein succès de l’édition de cette année. «Ces changements ont été appréciés par les participants et nous en sommes ravis», se réjouit El Mahdi El Fatmi.
Plus qu’un événement socio-culturel de la plus grande importance, Moulay Abdellah Amghar, c’est également une économie de la région qui prospère. En moins de 10 jours, «ce sont quelque 65 milliards de centimes de transactions qui y sont faites», affirme le président de la commune. Autant dire qu’au-delà du rayonnement culturel d’un moussem haut en couleur, l’enjeu socio-économique est également de taille.