Mostafa Nissaboury: «Si la poésie est expression, la peinture est silence»

Le poète Mostafa Nissaboury, lors de la signature de la traduction en arabe de son recueil L’étoile distante, au SIEL 2023.

Le 14/06/2023 à 17h37

VidéoDans les allées du Salon international de l’édition et du livre à Rabat, Mostafa Nissaboury a sacrifié à l’usage de la signature de son recueil «L’étoile distante», traduit en arabe aux éditions Toubkal. Dans cet échange à bâtons rompus avec Le360, le poète revient, avec la verve qui est la sienne, sur son rapport constant à l’esthétique.

Mustapha Nissaboury fait partie de ces poètes pour qui le lien entre l’écrit et le visuel est presque immuable. Dans sa recherche constante en vue de confirmer son rapport à l’esthétique, le poète a rencontré plusieurs artistes peintres tout au long de sa carrière.

Et durant son expérience au sein de la revue Souffles, fondée à la fin des années 60 par Abdelatif Laâbi et des plasticiens du calibre de Mohammed Chabâa et de Mohamed Melehi, Nissaboury a participé au dynamisme culturel de l’époque. «Avant l’arrivée de Souffles, seuls les journaux publiaient les textes des écrivains. La revue avait à l’époque révélé de jeunes écrivains qui allaient devenir par la suite des auteurs de renom», déclare-t-il dans cet entretien avec Le360.

À l’exemple du dialogue entre le travail plastique de Tibari Kantour et sa poésie dans son recueil «L’étoile distante», Nissaboury créé le rapprochement, tout en discrétion. Le poète n’est pas de ceux qui médiatisent leur travail et leur discours. Pétri de modestie, il confiera tout de même qu’il avait publié ses premiers textes en 1961, et qu’il avait, en 1964, rédigé un manifeste poétique avec feu Mohammed Khaireddine, l’un des grands écrivains de la littérature francophone marocaine.

Évoquant la peinture marocaine actuelle, Mustapha Nissaboury évoque en toute humilité la facilité avec laquelle les artistes plasticiens passent de l’influence occidentale à leur propre culture marocaine. «L’esthétique de cette transhumance a quelque chose d’émouvant», lance-t-il spontanément, résumant sa conception en une phrase: «Si la poésie est expression, la peinture est silence».


Par Achraf El Hassani et Khadija Sebbar
Le 14/06/2023 à 17h37