C’est officiel! Mohammed Nedali quitte l’Education nationale. L’écrivain, prend sa retraite anticipée et quitte son poste d’enseignant de français à Tahanaoute après trente et un ans de bons loyaux services.
Cela fait six ans que l’auteur du truculent «Morceaux de choix» a fait sa demande de retraite anticipée au ministère de l’Education nationale. «Les réponses ont toujours été négatives, jusqu'à ce que je finisse par obtenir ce que je souhaitais du fonds de mon coeur depuis toutes ces années», déclare Nedali dans des propos à Le360.
L’écrivain confie, sans mâcher ses mots et surtout sans regrets, que le cœur n’y était plus. Il pousse ainsi un "ouf" de soulagement maintenant que sa demande a enfin été acceptée: «Je me sens renaître à nouveau».
Mohammed Nedali explique également qu'il a toujours considéré le métier d’enseignant de français comme un gagne-pain. «Je ne ressentais aucune passion».
Mais ce n’est pas tout! Depuis l’arabisation, il dit se retrouver à dispenser des cours d’alphabétisation en lieu et place des cours de langue française. «A ce moment là, le statut de la langue française a changé. Elle est passée de première langue étrangère au statut de langue étrange. Ce n’était plus possible pour moi d’enseigner le programme des œuvres littéraires à des élèves qui ne distinguent même pas le B du P».
L’enseignement de la langue française pour Mohammed Nedali s'apparentait de plus en plus à une mission impossible: «C’était de plus en plus compliqué. C’est là qu’a chaque fin d’année scolaire, j’envoyais ma demande de retraite anticipée».
L’écrivain va pouvoir enfin se consacrer exclusivement à sa carrière d’écrivain. Mohammed Nedali prévoit de publier un livre par an alors que, jusque-là, il n'en publiait qu'un tous les deux ou trois ans. Son prochain titre? «Evelyne ou le jihad» prévu le 15 septembre en France aux Editions de l’Aube. L’écrivain change de démarche, d’habitude ses livres sortent au Maroc chez Le Fennec avant d’être publiés en France. Mais cette fois-ci, ce ne sera plus le cas: «J’avais été mal payé par mon éditeur marocain et j’ai décidé de suspendre mon contrat». Voilà qui est clair!