Ce 15ème prix décerné au lauréat devant une assistance composée d'hommes de culture, d'artistes ainsi que des professionnels de médias est doté d'une récompense d'une valeur de 12.000 dollars et se présente sous la forme d'un trophée représentant un arganier, outre un certificat et un portrait du poète primé réalisé par le plasticien Ahmed Jarid. Dans son allocution, le président du jury, le poète Najib Khodari, a noté que ce prix a été attribué à Achaâri ''en reconnaissance de cinq décennies de créativité exceptionnelle dans les domaines littéraire et culturel'', relevant à l'appui que «sa poésie a contribué pendant plus de quatre décennies à la consécration de l'écriture en tant que résistance en faveur de l'élargissement du champ de liberté dans la langue et la vie, à travers une pratique poétique qui place la liberté au bout de l'horizon et au centre de ses préoccupations». De même, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a félicité le lauréat pour cette consécration méritée qui représente, pour lui, «le couronnement d'un riche parcours de création dans les domaines de la poésie et la littérature». Il a aussi salué la Maison de poésie pour cette initiative remarquable qui illustre les efforts soutenus en faveur de la promotion de l'activité culturelle dans le pays, remerciant également la Fondation de la CDG pour son soutien, ce qui en fait une entreprise citoyenne au service de la culture et des arts dans le Royaume. Pour sa part, le président de la Maison de la poésie, Morad Kadiri a affirmé que «Mohamed Achaâri compte parmi les grands poètes dans le monde, réussissant dès son premier recueil à se démarquer par sa vision poétique qui ne se nourrit pas seulement de la langue mais puise son inspiration dans les méandres de l'enfance et les détails de l'expérience personnelle ainsi que les aléas de la vie qui oscille entre le possible et l'impossible». Le poète Morad Kadiri, à la tête de la Maison de la poésie depuis juillet 2017, n'a pas manqué de relever que cette remise de prix intervient à quelques jours de la célébration le 21 mars de la journée internationale de la poésie, une journée que la Maison de la poésie a eu l'honneur de plaider pour son institution en lançant le 29 juin 1998 un appel à l'UNESCO, laquelle organisation a donné une suite favorable à cette proposition le 15 juin 1999. De son côté, la directrice générale de la Fondation de la CDG, Dina Naciri a également félicité le lauréat, saluant «son grand apport, cinq décennies durant, dans les domaines de la poésie et la littérature et sa grande virtuosité poétique». Elle a aussi loué les qualités du poète Mohamed Achaâri, «un intellectuel toujours au service de son pays et sa patrie et qui promeut les nobles valeurs humaines en faveur de la liberté, le bien et le beau, un poète qui préfère le silence au bavardage inutile, un silence à la fois lumineux et inspirant». Naciri a assuré, par là même, que sa Fondation compte bien poursuivre son soutien du prix international de poésie Argana comme cela a été le cas dès l'édition 2008 de ce prix décrochée par l'immense poète palestinien Mahmoud Darwich et ce, en raison du fait que ce prix représente une véritable passerelle entre le Maroc et le monde extérieur et aussi une occasion de dialogue poétique et humain entre les poètes marocains et étrangers. Présidé par le poète Najib Khodari, le jury du prix de cette année était composé des critiques Abderrahmane Tenkoul et Khalid Belkacem ainsi que les poètes Hassan Najmi, Secrétaire général du prix, Rachid Al Moumni, Abdeslam Moussaoui, Nabil Mounssir et Morad Kadiri.
Né en 1951 à Moulay Idriss Zerhoun (Meknès), Mohamed Achaâri a publié son premier recueil de poésie en 1978 sous l'intitulé «Le hennissement des chevaux blessés». Suivront après coup, de nombreux autres recueils, entre autres, «Des yeux pleins de rêve» (1982), «Chronique de feu et de voyage» (1983), «Un lit pour la solitude d'un épi de blé» (1998), «Le livre des fragments» (2012) ou encore «Une braise près du nid des mots» (2017). Ancien président de l'Union des Écrivains du Maroc (1989-1996), Mohamed Achaâri a exercé dans le journalisme, notamment en tant que rédacteur en chef de plusieurs suppléments et magazines littéraires. Connu aussi pour son engagement politique et syndical, il siégera à l'issue des législatives de 1997 au parlement avant d'être nommé ministre de la culture et de la communication (1998-2007). Mohamed Achaâri est l'auteur de plusieurs romans et nouvelles dont certains ont reçu de prestigieux prix, entre autres, «l'arc et le papillon'' ( Prix Booker arabe en 2011), «la Boite des noms», «Trois nuits» ou encore «De bois et de terre», paru en septembre 2021 aux éditions Al Moutawassit. Le prix international de poésie Argana, lancé en 2002, se présente comme prix de l'amitié poétique, remis à un poète qui se démarque par sa virtuosité et son expérience dans le domaine de la poésie humaine et qui défend les valeurs de la différence, la liberté et la paix.