Né en 1929 à Paris au sein d'une famille juive d'origine viennoise, George Steiner a enseigné dans les prestigieuses universités américaines de Princeton, Yale et New York, ainsi qu'à Cambridge et à Genève.
Son thème de prédilection était la capacité humaine à écrire et à parler, dont il a tiré une oeuvre clé parue en 1967, intitulée "Parler et se taire". Ses réflexions épousaient un spectre allant de la religion à la musique, la peinture et l'histoire.
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"Le grand, le subtil, l'exigeant George Steiner, laisse une oeuvre vertigineuse, d'une érudition iconoclaste, hantée par la monstruosité engendrée par la grande culture européenne", a réagi sur Twitter l'écrivain Jacques Attali, rendant hommage à "un ami attendrissant, masquant noblement de grandes blessures". "Avec la disparition de George Steiner, nous perdons un penseur majeur. Son érudition littéraire immense donnait du bonheur à tous ceux qui le lisaient ou l'écoutaient", a commenté sur le même réseau social le ministre français de l'Education, Jean-Michel Blanquer.
Selon le New York Times, l'écrivain était aussi une "figure clivante": "les admirateurs de M. Steiner trouvaient son érudition et ses arguments brillants. Les détracteurs le trouvaient verbeux, prétentieux et souvent inexact". George Steiner "est un maître du mot et l'une des rares figures de notre temps à disposer d'un savoir universel de notre temps", avait déclaré l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer en lui remettant le prix allemand Ludwig-Boerne de la critique et des essais littéraires en 2003.
George Steiner laisse derrière lui sa femme Zara Alice Shakow, une historienne des relations internationales, un fils, une fille et deux petits-enfants.