"Salvator Mundi arrive au Louvre Abu Dhabi", a tweeté l'institution, sans préciser l'identité du propriétaire du tableau. Interrogé par l'AFP, le musée n'a pas immédiatement donné suite. C'est un coup de projecteur exceptionnel pour ce nouveau musée, que l'homme fort des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, avait qualifié de "monument culturel mondial" lors de son inauguration le 8 novembre en présence du président français Emmanuel Macron.
"Félicitations", a tweeté la maison d'enchères Christie's, qui avait organisé à New York la vente au cours de laquelle le tableau Salvator Mundi avait pulvérisé le record de la toile la plus chère du monde, détenu depuis 2015 par Les Femmes d'Alger (version 0) de Pablo Picasso.
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Depuis cette vente, les spéculations vont bon train sur l'identité de l'acheteur de cette toile, vendue par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, qui l'avait acquise pour 127,3 millions de dollars en 2013, un prix qu'il avait ensuite jugé surévalué.
L'hebdomadaire français Le Journal du dimanche a affirmé qu'il s'agissait de deux sociétés d'investissement, agissant dans le cadre d'un accord financier avec plusieurs grands musées. Après son acquisition, l'oeuvre devait être revendue ou louée à des musées, notamment en Asie et au Moyen-Orient, selon l'hebdomadaire. En début de soirée, le New York Times a affirmé que l'acquéreur était le prince saoudien Bader ben Abdullah ben Mohammed ben Farhan Al-Saud, proche du prince héritier Mohammed ben Salmane.
Très peu d'informations sont disponibles sur celui qui n'est pas connu pour être un collectionneur. Selon le site du groupe énergétique coté américain Energy Holdings, dont il est vice-président du conseil administration, le prince Bader serait l'un des "plus jeunes entrepreneurs d'Arabie Saoudite", présent dans les secteurs des télécommunications, de l'immobilier, de l'énergie et du recyclage.
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Interrogé par l'AFP, Christie's, qui a organisé la vente du tableau, s'est refusé à tout commentaire. Ce tableau était le seul connu de Léonard de Vinci à appartenir encore à un collectionneur privé, tous les autres étant la propriété de musées.
L'histoire de cette œuvre de 65 cm sur 45, peinte autour de 1500 par Léonard de Vinci (1452-1519), est digne d'un roman. Certains experts estiment qu'elle pourrait avoir été commandée par le cour de France et elle a été propriété des rois d'Angleterre. Après sa réapparition à la fin du XIXe siècle, elle a longtemps été considérée comme l'œuvre d'un contemporain de Léonard de Vinci: vendue pour 45 livres en 1958 chez Sotheby's, elle n'a été authentifiée formellement comme un "Leonardo" qu'en 2005.
Depuis, quelques spécialistes ont émis des réserves sur le rôle qu'a effectivement joué Léonard de Vinci dans sa conception."Il n'y aurait pas de Louvre sans Mona Lisa et d'une certaine manière, on pourrait faire valoir qu'il n'y aurait pas de Paris sans le Louvre", avait déclaré Loïc Gouzer, coprésident des départements d'art post-seconde guerre mondiale et contemporain pour la zone Amériques de Christie's, lors de la présentation du tableau, le 10 octobre.