Outre la dotation financière du prix, cette 12e édition a été récompensée par un trophée, un certificat honorifique et un portrait du lauréat, réalisé par l’artiste Mohamed Salmi.
"La poésie de Mohamadine Khawad veille depuis quatre décennies à immuniser la connaissance dont elle s’inspire et à donner au nomadisme un aspect poétique et cognitif pour produire le sens et renouveler la perception du monde", a souligné le jury de ce prix dans un rapport lu par son président, le poète libanais Issa Makhlouf.
Selon lui, "l’expérience poétique de Mohamadine Khawad ne se détache pas de celle du nomadisme et de l’errance, ce qui a créé un attachement de ses poésies au vaste espace du désert, devenu chez le poète, un vaste espace du sens".
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De son côté, le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laaraj, a indiqué dans une allocution de circonstance que la liste des vainqueurs du prix international de poésie Argana s'était "enrichie d'un nom de grand calibre, ce qui offre aux chercheurs concernés par la créativité poétique, une série de choix à travers lesquels se développent les principales orientations poétiques à l’échelle internationale".
Pour sa part, le président de la Maison de la Poésie au Maroc, Mourad El Kadiri, a souligné que le Prix international de poésie Argana demeure, à travers ce choix, fidèle à la mission qu'il s’est fixée, celle de promouvoir la poésie exceptionnelle qui est à l’écoute de la souffrance personnelle dans ses dimensions humaine et universelle.
Bien que rédigé en langue touarègue (tamazight), ce poème a pu dépasser les frontières à travers les traductions et études critiques qui lui ont été consacrées, a-t-il ajouté.
De son côté, la directrice générale de la Fondation CDG, Dina Naciri, s’est dit fière de la décision du jury d’attribuer ce prix au poète touareg Mohamadine Khawad, dont l’œuvre est enracinée en Afrique, espace auquel le Maroc appartient et avec lequel il ne cesse de renforcer ses liens.
Elle a également salué, au nom de la Fondation CDG, la Maison de la Poésie au Maroc et les poètes à travers le monde, particulièrement ceux issus d’Afrique, "terre qui a donné à cet art nombre de voix exceptionnelles et de sources d'inspiration".
La cérémonie de remise du prix a été animée par des spectacles musicaux et chorégraphiques donnés par une pléiade d’artistes africains résidents au Maroc, ainsi qu’une lecture poétique de Khawad en langue amazighe, accompagnée d’une interprétation en français.
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Né en 1950 dans la région de l’Aïr, au Niger, le poète touareg vit actuellement en France où il a publié une série de poèmes et d’œuvres littéraires, traduits dans leur quasi-totalité dans plusieurs langues, dont Testament nomade, traduit en arabe par le grand poète Adonis.
Le jury de cette édition était présidé par Issa Makhlouf est composé des critiques Sanae Ghouati, Abderrahmane Tankoul et Khalid Belkassem et des poètes Najib Khedari, Morad Kadiri, Abdeslam Moussaoui, Mounir Serhani et Hassan Nejmi, secrétaire général de ce prix.
Le Prix international Argana a été décerné précédemment aux poètes Bei Dao (Chine), Mohamed Serghini (Maroc), Mahmoud Darouich (Palestine), Saâdi Youssef (Irak), Tahar Benjelloun (Maroc), Marilyn Hacker (Etats-Unis), Antonio Gamoneda (Espagne), Yves Bonnefoy (France), Nuno Judice (Portugal), Volker Braun (Allemagne) et à Mohamad Bentalha (Maroc).