Lalla Hasnaa préside l'ouverture du Festival de Fès des musiques sacrées du monde

DR

La princesse Lalla Hasnaa a présidé, vendredi à Fès, la cérémonie d'ouverture du 24e festival de Fès des musiques sacrées du monde, organisé sous le haut patronage du roi Mohammed VI, autour de la thématique "savoirs ancestraux et renouveau de la médina de Fès".

Le 23/06/2018 à 09h36

A son arrivée sur la place historique "Bab Al Makina", la princesse Lalla Hasnaa a passé en revue une section des forces auxiliaires qui rendait les honneurs, avant d’être saluée par le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laaraj, le wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès, Said Zniber, le président du conseil de la région Fès-Meknès, Mhand Laenser, le président du conseil de la ville de Fès, Idriss Azami El Idrissi, le président du conseil préfectoral de Fès, Lhoucine Abbadi et le président du conseil Al Mechouar-Fès Jdid, Idriss Daoudi. La princesse a également été saluée par le président de la fondation "Esprit de Fès", Abderrafi Zouiten, et par les administrateurs et membres du comité d’organisation de la 24e édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde.

Par la suite, Lalla Hasnaa a rejoint la tribune officielle, où son Altesse a suivi le concert inaugural, une grande évocation poétique et musicale de la relation privilégiée qui existe dans la Cité entre architecture, artisanat, confréries et métiers.

L’idée de cette sublime création marquant l’ouverture du festival part du fait que dans la tradition islamique et arabe, les savoir-faire artisanaux sont liés à l’origine à une révélation divine ou prophétique témoignant du désir d’intégrer le métier à une sagesse et à une spiritualité pratique et quotidienne. L’artisan modèle et travaille la matière, de même que l’Intellect divin configure l’âme pour produire le cosmos, avec ses formes et ses couleurs. Le geste artisanal, par conséquent, est comme un fragment de l’action universelle de l’âme, créatrice de l’univers.

Très sobre, le mapping de cette création est parti d’un dessin graphique noir et blanc très stylisé qui a donné successivement naissance à une architecture historique colorée. Un travail sur des motifs géométriques, issus de mosaïques, moucharabieh ou de motifs de tissage, s’est associé au kalam de Julien Breton, calligraphe en live (light-graph). Conçue par le directeur artistique Alain Weber et mise en musique par le compositeur et chef d’orchestre Ramzi Aburedwan, cette création a réuni des artistes prestigieux du Maroc et du monde arabe qui ont su mettre en valeur l’aspect traditionnel et contemporain de ces métiers de l’art.Au terme de cette soirée, la princesse Lalla Hasnaa a été saluée par des membres de la création artistique de l’ouverture.

Ce beau tableau a donné le ton à une programmation inspirée par la thématique des "savoirs ancestraux et renouveau de la médina de Fès".

Jusqu’au 30 juin, le festival des musiques sacrées de Fès fera ainsi le lien entre un héritage artisanal exceptionnel dont la pierre angulaire demeure la spiritualité et une création contemporaine offrant des perspectives très prometteuses.

La programmation musicale du festival rassemblera cette année plus d’une vingtaine de pays: de la solidarité mondiale avec Goran Bregovic et ses lettres à Sarajevo, aux tissages musicaux orchestrés par le maître Jordi Savall avec son spectacle "Ibn Battuta, Voyageur de l’Islam", au Gospel de Soweto d’Afrique du Sud, "Au cœur de l’Afrique Soufie" avec l’ensemble Mtendeni Maulid de Zanzibar, de l’ensemble de la Haute Egypte et le chant des khadres soufis du Sénégal, le programme musical de la diaspora séfarade à la synagogue Slat Al Fassyine.

Cette édition a l’ambition de perpétuer l’âme de la ville et ce grâce aux ramifications entretenues entre les différentes traditions culturelles creuset de l’Histoire du Maroc mais également artisanales, à l’origine du tissu social qui la compose.

Le Forum, qui se tiendra en parallèle du 23 au 25 juin, verra la participation de plusieurs chercheurs, écrivains et philosophes qui mettront en exergue la tolérance et le vivre-ensemble à travers les Arts et la Musique.

Incarnant un symbole de dialogue des religions, des cultures, le festival aspire, selon ses initiateurs, à élever la réflexion et inviter aux échanges et interrogations indispensables dans un monde en pleine mutation économique, politique et social.

A l'instar des éditions précédentes, le Festival des musiques sacrées du monde offre un florilège d'expressions musicales des différentes traditions et cultures du monde, des concerts gratuits au grand public et des soirées soufies ainsi que d'autres activités pédagogiques.

Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde et son Forum, créés respectivement en 1994 et 2001, s’inscrivent dans la tradition savante, artistique et spirituelle de la ville. Depuis son avènement, ce rendez-vous a connu un succès grandissant. Le Festival fut désigné en 2001 par l’O.N.U. comme l’un des événements marquants contribuant au dialogue des civilisations.

Magnétique, l’évènement a rallié des artistes de notoriété internationale de tous les horizons, partageant la quête du sacré. Pour n’en citer que quelques-uns: Joan Baez, Patti Smith, Björk, Ben Harper, Paco de Lucia, Ravi Shankar, Sabah Fakhri, Kadhem Saher, Mounir Bachir, Asmaa Lamnawar, Wadi al Safi, Julia Boutros, Sheikh Yasin al Tuhami, William Christie, Barbara Hendricks, Jessie Norman, Jordi Savall et Montserrat Figueras, Tereza Berganza, Jean-Claude Casadesus, Archie Shepp, Randy Weston, Youssou N’Dour ou encore Salif Keita.

Le Festival se veut aussi une pépinière qui dévoile au public des talents encore méconnus ou qui accompagne des projets audacieux, fraîchement sortis de l’imagination de musiciens et poètes aventureux. Depuis quelques années, sous l’impulsion de son directeur artistique, le Festival initie également des créations pluridisciplinaires de grande envergure présentées en ouverture.

La diversité des propositions artistiques, de ces créations de prestige aux populaires Nuits soufies en passant par la soixantaine de concerts et spectacles, prend corps dans la vieille ville.

Le 23/06/2018 à 09h36