L’édition portugaise de la foire ARCO, établie depuis 1982 à Madrid, réunit plus de 80 galeries de 23 pays. L’édition vient renforcer le commissariat des deux sections de la foire, à savoir As formas de Oceano (The Shapes of the Ocean), sous la direction de Paula Nascimento et Igor Simōes, qui présentera des projets axés sur les relations entre l’Afrique et la diaspora africaine et d’autres horizons, ainsi qu’OPENING, sous la direction de Chus Martínez et Luiza Teixeira de Freitas, qui explorera de nouveaux langages et de nouveaux espaces artistiques.
L’Atelier 21 participe à cet événement pour mettre en lumière l’apport significatif des artistes africains dans l’évolution et le rayonnement de l’art contemporain mondial. Pour sa deuxième participation à cette Foire internationale, la galerie casablancaise expose des œuvres des artistes M’barek Bouhchichi, Safaa Erruas, Najia Mehadji, Derrick Ofosu Boateng (Ghana), et Yamou.
Le corps constitue un thème aux ramifications multiples dans l’œuvre de M’barek Bouhchichi. Moulé, sculpté, dessiné, peint, il est mis en exergue à travers un kaléidoscope de signes, de fragments (presque votifs) et d’images qui donnent à voir une préoccupation majeure chez l’artiste: peindre des hommes et des femmes marocains à la peau noire.
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Dans un travail combinant autant l’intuition que la recherche formelle comme source de création, Safaa Erruas élabore dans des gestes minutieux et ritualisés des œuvres sur papier et des installations. L’œuvre de l’artiste est dominée par la couleur blanche, qui symbolise l’absence, l’immatérialité, la transparence et la fragilité. Entre visible et invisible, conscience et inconscience, douceur et violence, les œuvres de Safaa Erruas sont autant de fenêtres ouvertes sur des mondes en tension qui nous interpellent et nous questionnent dans notre plus profonde intimité.
Le travail de Najia Mehadji peut se diviser en plusieurs grandes périodes de création. Après des peintures d’empreintes influencées par la musique contemporaine et l’expression corporelle, puis des peintures et dessins de grand format aux formes symboliques universelles, l’artiste développe depuis 2010 des œuvres centrées sur le geste en s’inspirant de la calligraphie orientale et de la danse. Najia Mehadji crée ainsi sa propre écriture tout en lignes continues et dynamiques, dans une performance physique et mentale.
L’explosion de couleurs et de textures dans les photographies de Derrick Ofosu Boateng donnent lieu à des œuvres parmi les plus énergiques de la nouvelle génération et portent un regard fier et méticuleusement théâtralisé sur le Ghana. Prises avec un iPhone et retouchées numériquement, ses photographies au caractère lyrique viennent célébrer le corps noir, toujours auréolé de couleurs saturées et contrastées, et capturer la vie quotidienne des Ghanéens.
Yamou n’en a pas fini de créer, défaire et recréer son jardin pictural, sans jamais être satisfait du résultat, s’engageant à chaque fois dans de nouvelles recherches, exploitant toujours des pistes innovantes, inédites sans se fourvoyer de sa passion pour la nature. On se tient devant un tableau de Yamou comme se tiendrait un enfant à l’orée d’une majestueuse forêt, à la fois attiré et intimidé par son puissant et silencieux mystère.