Coup dur pour le roi du raï qui vient d’être condamné par le Tribunal de grande instance de Paris pour plagiat concernant son tube planétaire “Didi”. Le tribunal a condamné Cheb Khaled à payer 200.000 euros (2.143.000 dirhams environ) à Cheb Rabah en réparation de son préjudice moral et des atteintes à son droit d'auteur. Le tribunal a considéré que Rabah Zeradine, dit Cheb Rabah, compositeur, auteur et interprète de raï, avait perdu une chance de gagner en notoriété importante du fait du succès de la chanson.
Le tribunal a enfin ordonné à la SACEM (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) «de modifier toute sa documentation» concernant la chanson “Didi” pour faire désormais bénéficier Cheb Rabah d'une part des droits de reproduction mécanique et d'exécution publique «en tant que seul compositeur» de l'œuvre. Cheb Khaled avait déposé la chanson à la SACEM en 1992 en se déclarant seul auteur du texte et seul compositeur de la musique.
“C'est un succès qui reposait sur un mensonge”, a commenté Me Jean-Marie Guilloux, avocat de Cheb Rabah. Selon l'experte Ruth Bensimon, citée par le plaignant, le titre “Didi” serait "largement inspiré" de la chanson "Eli Kan" diffusée au public à compter de 1988 et des chansons identiques "Angui" ou "Selmi" du même auteur exploitées, elles, à compter de 1994. “Le juge s'est appuyé sur des indices mais en matière de contrefaçon il faut des certitudes. Et la réalité de l'existence de la chanson “Eli Kan” n'a pas été prouvée à l'audience”, a estimé auprès de l'AFP l'avocate de Cheb Khaled, Me Laurence Goldgrab, qui a annoncé son intention de faire appel du jugement.
“Didi” a connu un énorme succès dans les pays arabophones et sur plusieurs continents, notamment en Europe où la chanson est entrée dans le haut des hit parades en France, en Belgique, en Espagne et en Asie. La chanson a également été utilisée en 1995 dans Highway, film de Bollywood et jouée lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud en 2010.