L’un des plus grands cinéastes iraniens, Majid Majidi, vient de sortir son long-métrage «Mahomet», consacré à l’enfance du prophète, de sa naissance jusqu’à ses treize ans. Avec un budget de 40 millions de dollars -le plus grand budget pour un film iranien-, le réalisateur a sorti l’artillerie lourde : toute une cité identique à la Mecque a été reconstituée dans le sud de Téhéran.
Le réalisateur de "Les enfants du ciel" (1997) ou encore de "La couleur du paradis" (1999) entend offrir une meilleure image de l’islam grâce à ce film. "Ces dernières années, une mauvaise lecture de l'islam dans le monde occidental en a donné une image violente qui n'a strictement aucune relation avec sa vraie nature. Cette mauvaise lecture vient de groupes terroristes comme l'Etat islamique qui n'ont pas de lien avec l'islam dont ils ont volé le nom et qui veulent en projeter une image terrifiante dans le monde", a t-il affirmé.
"En tant qu'artiste musulman (...), mon objectif était de créer une vision (de l'islam) qui change de celle qu'a l'Occident et qui se résume souvent à un terrorisme islamique attaché à la violence. Or, l'islam c'est la concertation, la bonté et la paix. Dans ce film, nous avons rendu hommage à d'autres religions, y compris le christianisme et le judaïsme", ajoute-t-il.
A peine sorti, le film suscite déjà la polémique. Le grand mufti de l’Université Al-Azhar du Caire, Ahmed Ettayib, s’est dit hostile à toute représentation du prophète. Alors qu’en réalité on ne voit pas le visage du prophète, mais uniquement "sa silhouette et son profil" assure le réalisateur.
Pour rappel, un précédent film sur le prophète, "Le Message", avait été réalisé en 1976 par le cinéaste américain d'origine syrienne Moustafa Akkad. Il avait été jugé blasphématoire par certains musulmans radicaux.