La culture gnaouie atterrira pour la première fois à Tel-Aviv. A l’occasion de la fête de la Mimouna, célébrée les 23 et 24 avril de chaque année par les communautés des juifs du Maghreb arabe et de l’Afrique du Nord pour marquer la fin de la Pâque juive, Tel-Aviv accueillera le 23 avril prochain, dans le cadre du festival Inshallove, le maâlem Hamid El Kasri, figure emblématique de la tagnawite pour enflammer la scène du Barby Club.
Dans une déclaration pour Le360, Hicham El Kabbaj, manager de Hamid El Kasri, explique que c’est une première pour la culture gnaouie traditionnelle marocaine que de jouer dans une ville israélienne. «Nous essayons depuis plusieurs années d’organiser un concert en Israël, et grâce à la normalisation des relations Maroc-Israël, nous allons finalement le faire», rapporte-t-il.
L’évènement, organisé par le producteur Gil Karniel les 23 et 24 avril prochains, sera donc l’occasion pour l’artiste marocain de partager des rythmes envoûtants de la musique gnaouie traditionnelle tout en jouant des tubes parmi les plus populaires du répertoire du musicien.
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«Hamid El Kasri jouera en solo, et son répertoire sera uniquement axé sur la musique gnaouie traditionnelle. Comme c’est la fête de la Mimouna, il y aura une communauté importante de juifs marocains, et nous nous sommes dit que c’était l’occasion ou jamais de faire écouter la musique gnaouie, et d’acheminer un bout notre culture gnaouie marocaine en Israël», fait savoir notre interlocuteur.
«Il y a certainement un public adepte à la musique gnaouie, qu’il soit issu de la première ou deuxième génération. N’oublions pas que certains parents et grands-parents ont habité au Maroc et ont décidé de partir en Israël pour s’y installer. Il y a aussi ces jeunes qui écoutent la musique traditionnelle sans être jamais venus au Maroc», souligne-t-il.
Mais ce n’est pas tout. Le festival Inshallove connaîtra également la participation de l’artiste, compositrice, musicienne et chanteuse israélo-marocaine, Neta Elkayam, connue pour ses inspirations musicales andalouses, berbères et méditerranéennes, ainsi que de la Djette Khen El Maleh, également d’origine israélo-marocaine.
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Et pour ceux qui ne la connaissent, la fête de la Mimouna est une fête populaire célébrée par les juifs du Maghreb arabe et de l’Afrique du Nord, la dernière nuit de Pessa’h (Pâque juive). Elle symbolise la coexistence, la tolérance et l’amour qui existent entre les juifs et les musulmans marocains. A cette occasion, les familles juives ouvrent leurs portes à leurs amis et voisins musulmans.
Ces derniers préparent le menu pour cette soirée bénie, en particulier des gâteaux et du pain dont les juifs ont été privés tout au long des huit jours de Pessa’h. Ils présentent ces mets à leurs voisins juifs et leur souhaitent une bonne fin de Pessa’h en disant «réjouissez-vous et soyez heureux !»
La fête de la Mimouna célébrée depuis le XVIIIe siècle au Maroc présente aussi de nombreuses similitudes avec les rituels du Nouvel An amazigh, «yannayer». En Israël, l’influence des juifs marocains est telle que la Mimouna est devenue une fête nationale.