Exclusivité-Le360. Ep3. Les bonnes feuilles de «Big Data Djihad», un roman de Hicham Lasri

Hicham Lasri montre son cinquième roman, «Big Data Djihad», paru aux éditions Outsiders. 

Hicham Lasri montre son cinquième roman, «Big Data Djihad», paru aux éditions Outsiders.  . Editions Outsiders

Artiste conceptuel et écrivain reconnu, Hicham Lasri fait un retour fracassant avec un cinquième roman, «Big Data Djihad», une déclaration de désamour sur fond de science-fiction et de frictions digitales, mais aussi le récit d’une catastrophe virtuelle, sans oublier une Revenge Fantasy. En voici les bonnes feuilles, un épisode après l’autre.

Le 02/09/2022 à 14h36

«Big Data Djihad», c’est une histoire d’amour vache, de réseaux sociaux HS, des émotions édulcorées, un Dieu qui ne compte que les larmes des femmes, un monde «qui pue la merde» car peuplé de «trous de balles». Dans un registre cru, Hicham Lasri dépeint donc une humanité enracinée dans la peur, qui fait le sel du monde moderne.

Le360 vous convie à découvrir les bonnes feuilles d’un roman décrivant un anti-héros génial, qui casse internet pour punir une influenceuse qui l’a quitté, sans que toutes les polices du monde ne parviennent à savoir ni comment, ni pourquoi.

Pour la voir de face, il suffit d’avoir un compte sur n’importe quel réseau social. Elle adore collectionner les scalps des inconnu.e.s qui dilapident leur vie à gratter avec leurs yeux les écrans tactiles de leurs smartphones. Cette Femme de Dos a été avalée par une identité digitale.

Cette Femme de Dos a un visage. Un visage souriant mais vide d’âme. Un visage terminé à la pisse et aux pixels morts.

Le Kärcher digital des filtres Instagram lui a donné une peau légèrement plastifiée, alors que j’avais l’habitude de me disputer avec son duvet chaque fois que mes lèvres se posaient sur les siennes.

Oui, l’entreprise de démolition est en marche. Je sors de ma stupeur pour entrer dans son con. Poignarder une femme dans le dos, c’est ça, je vais me gêner. Je ne suis pas John Wayne. Césarisation en cours. Et si ce mode ou ce monde vous déplaisent, changez d’âme et de chaussée...

«Vous vous rappelez, il y a quelques jours, vous m’avez demandé de quelle manière se déroulerait la fin du monde?».

Dans un monde de nombres, de statistiques, de clics, de vues, de followers, de scalps, de trophées, les chiffres sont l’ultime trésor. Milliers, millions, milliards. On ne parle même plus d’étoiles et de galaxies, ni d’années-lumière. Non, mon gentil cerveau, on n’a rien fait du rêve d’espace, on se contente d’upgrader des iPhone et la taille des écrans TV pour compenser le rapetissement des êtres et des destins. On parle juste de ces yeux plantés sur des écrans tactiles de fumée. On parle de ces gens avec des sérails, des armées, des harems, des esclaves, des disciples, des gynécées, des convertis qui grossissent les rangs avec une démarche zombiesque.

«Vous vous rappelez, la fin du monde...»

Les Arabes reprennent ce qu’ils ont donné. On a inventé le zéro... Il est temps de révéler pourquoi il a été inventé.

Mieux que la bombe atomique, mieux qu’une invasion extraterrestre, mieux que les sept plaies, mieux qu’une épidémie...

La fin du monde sera un chiffre arabe...

Un attentat terroriste d’une limpidité et d’une simplicité atterrantes.

«...La fin du monde...»

Dernier détail : la connasse a pour nom Jihad.

Fin des rires en playback.

Slow clapping.

Effets de manche, effets de manche cheap.

Où suis-je?

Par Le360
Le 02/09/2022 à 14h36