En vidéo, visite guidée de l’exposition consacrée à Farid Belkahia au Centre Pompidou à Paris

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Première exposition personnelle consacrée à un artiste marocain au Centre Pompidou, mais aussi la première d’une telle envergure à être consacrée à Farid Belkahia dans un grand musée international, "une autre modernité" a ouvert ses portes au grand public, à Paris, jusqu'au 19 juillet.

Le 21/05/2021 à 13h23

Du 19 mai au 19 juillet, l'exposition "une autre modernité" consacrée à Farid Belkahia, l'un des fondateurs de la modernité artistique arabe, permettra au grand public de découvrir l’étendue de l’œuvre de cet artiste pionnier de bien des manières.

Dans une vidéo produite par le Centre Pompidou, Michel Gauthier, commissaire de l'exposition, guide le visiteur à travers les différentes salles du musée, chacune consacrée à des périodes importantes du travail de l’artiste, de sa période pragoise et expressionniste à partir de 1959, à son retour à Casablanca en 1962, avec une salle spécialement dédiée à ses œuvres sur cuivre.

Le parcours se clôt par un ensemble d’œuvres réalisées à partir de peau de chèvre qui font dialoguer avant-garde et culture traditionnelle. Et c’est précisément avec ses œuvres sur peau que Farid Belkahia va acquérir la place essentielle qui est désormais la sienne dans l’histoire de l’art ces dernières décennies.

L’exposition accorde également une place importante aux travaux sur papier, cette pratique quotidienne à travers laquelle l’œuvre se projette vers ses possibles et s’abandonne au pur bonheur de la création.

Le Centre Pompidou poursuit ainsi sa collaboration au travail d’écriture en cours de l’histoire des modernités non-occidentales, avec à travers cette exposition de taille un parcours exemplaire de l’âge post-colonial mais aussi un dialogue avec les traditions vernaculaire et l’art ancestral.

Parmi les oeuvres majeures de cette exposition, l'"Hommage à Gaston Bachelard", réalisé en 1984 à l’occasion des célébrations du centenaire de la naissance du philosophe, penseur des quatre éléments − feu, air, terre, eau − qui sont convoqués ici dans un mouvement ascensionnel.

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Antérieure à celle-ci, on retrouve également une acquisition de la Tate Modern de Londres, "Cuba Si", réalisée en 1961 pendant la période praguoise expressionniste de l'artiste et caractéristique d'un certain primitivisme de la représentation chargé politiquement. Ainsi, dans le cas de cette pièce, celle-ci fait allusion à la tentative de débarquement américain à Cuba en 1961 pour renverser le régime castriste.

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Les premières oeuvres qui voient apparaître la thématique de l'accouplement, de la fécondation, de la sexualité sont également exposées avec notamment "Couple", réalisée en 1962, et dans laquelle apparaissent déjà ces ondulations qui vont être l'une des grandes caractéristiques de l'oeuvre de Belkahia mais aussi de l'Ecole de Casablanca.

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"Cette exposition, la première à lui être consacrée dans un grand musée occidental, permet de découvrir une figure essentielle de la modernité marocaine et par delà le Maroc des modernités post-coloniales mais une figure qui reste encore injustement peut-être méconnue en France", conlut Michel Gauthier au terme de la visite commentée de cette exposition réalisée en partenariat avec le Mathaf: Arab Museum of Modern Art à Doha et avec la collaboration de la fondation Farid Belkahia à Marrakech.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 21/05/2021 à 13h23