Figurant parmi une série de fortifications édifiées sur le littoral atlantique, de Tanger à Agadir, la Kasbah, qui s’étend sur 7.000 m2, avait pour mission essentielle de défendre les côtes marocaines contre les tentatives de pénétration et d'occupation étrangères.
La Kasbah se trouve actuellement dans un état de dégradation avancée et constitue un danger permanent pour les habitations avoisinantes et ses pensionnaires de l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire (AMESIP). Les murailles et la tour de garde risque à tout moment de s'effondrer.
La responsabilité de la préservation de ce monument historique de la ville incombe à tout un chacun et devrait s'inscrire parmi les priorités du Conseil de la ville. La préservation de site est un acte de sauvegarde de la mémoire nationale. Elle abritait au départ les éléments de l’armée de "Âbid al-Boukhari". Cette garde noire avait pour mission de participer à la défense de l'Oued Bouregreg et de protéger Salé des mouvements séditieux.
Ce monument avait été ravagé, après le décès du Moulay Ismail, en raison des émeutes et de guerres intestines. La Kasbah est ainsi tombée dans l'oubli jusqu'à l'arrivée en 1912 du Maréchal Lyautey, le premier résident général de la France au Maroc. Durant la Première Guerre mondiale, elle a servi de point de cantonnement des bataillons de tirailleurs marocains qui y ont successivement séjourné en attendant leur départ vers les différents fronts en France et en Orient.
Il serait donc grand temps pour que les autorités de la ville de Salé interviennent pour pour réhabiliter et restaurer ce monument historique, et en faire un lieu de mémoire autant pour les Marocains que pour les visiteurs étrangers.