Le Wihr d'Or, la plus prestigieuse distinction du festival, a été remis au cinéaste marocain, lors de la cérémonie de clôture du festival organisé du 3 au 12 juin dans la ville de l'ouest algérien. Dans une déclaration à la presse, le réalisateur marocain s'est réjoui de cette distinction qui constitue pour lui "un honneur et une fierté".
Le film "L'orchestre des aveugles", qui était parmi les douze oeuvres en compétition dans la catégorie des longs-métrages, relate l'histoire d'un orchestre populaire conduit par Hocine (Younes Megri), qui réside avec son épouse Halima (Mouna Fettou) dans la maison familiale de celle-ci, une maison animée aux personnages haut en couleurs qui vivent au rythme de l'orchestre et de ses danseuses traditionnelles. Les musiciens hommes de cet orchestre bien particulier sont parfois obligés de se faire passer pour des aveugles - d'où le titre du film - afin de pouvoir jouer dans les fêtes réservées aux femmes organisées par des familles marocaines conservatrices.
Hocine est également le père de Mimou (Ilyas El Jihani). Il prend son rôle très à coeur et souhaite le meilleur pour son fils. Mais Mimou va rapidement tomber amoureux de Chama, la nouvelle bonne de leur voisine, et pour ne pas décevoir son père, il va tricher en falsifiant son bulletin de notes.
A travers ce film, Mohamed Mouftakir revient sur une partie de son enfance, questionnant son vécu et sa relation avec son père jusqu'à sa mort survenue alors qu'il avait 11 ans. "Il s'agit d'une comédie sociale à 50 pour cent autobiographique", a confié le cinéaste Mouftakir, après la projection du film à la salle Maghreb d'Oran.
Un de ses premiers courts-métrages, "Chant funèbre" (2007) fut primé à l'international, notamment au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO, Burkina Faso). En 2009, son premier long métrage "Pégase" (2009) le hisse parmi les grands espoirs du cinéma marocain après avoir remporté plusieurs récompenses dans divers festivals cinématographiques, dont le Grand prix du Festival de Tanger (2010) et L'Etalon d'or du FESPACO (2011).
Dix-sept pays arabes ont participé au festival d'Oran avec 38 films en lice dans les trois catégories: 12 longs métrages, 14 courts métrages et 12 documentaires.