La réalisatrice Zhor Fassi Fihri est en pleine préparation de son long-métrage «L’homme des signes», Un film inspiré de la vie de l’artiste-peintre Mehdi Qotbi, aujourd’hui président de la Fondation nationale des musées. Le projet de film vient d’obtenir une subvention de 4 millions de dirhams du Fonds d’aide au soutien cinématographique, relevant du Centre cinématographique marocain (CCM). «Il ne s’agit pas à proprement parler d’un biopic. C’est un film d’espoir, à travers la vie et le parcours singulier de Mehdi Qotbi», insiste celle qui est également la productrice du long-métrage, dans une déclaration pour Le360.
«Un homme ouvert et authentique»
Avant de s’atteler à l’écriture du scénario, qui a déjà pris trois longues années, Zhor Fassi Fihri a mené plusieurs entretiens avec l’artiste. «Au fil de mes entretiens, je découvre un homme né au quartier Taqaddoum, à Rabat, dans une famille modeste, mais qui grâce à son audace et sa persévérance a eu une vie passionnée et jalonnée de succès», raconte la cinéaste.
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Les spectateurs, qu’ils connaissent ou connaissent moins le personnage, découvriront probablement dans ce film des informations inédites sur le parcours de Mehdi Qotbi. «Né hors mariage, il n’était pas désiré par ses parents et sa famille, et son enfance était pétrie de violence et de maltraitance. Il aura aussi des difficultés scolaires à cause de sa dyslexie», détaille Zhor Fassi Fihri, exprimant son admiration pour Mehdi Qotb qui n’a eu aucun mal à revenir sur des épisodes douloureux de sa vie. «Au fil de ces entretiens, où j’étais comme une sorte de thérapeute, j’ai découvert quelqu’un d’ouvert, d’authentique et de sincère. Il m’a confié des choses qu’il n’a peut-être jamais confiées à personne d’autre,» ajoute Zhor Fassi Fihri.
«Montrer ma gratitude»
«Je fais entièrement confiance à cette réalisatrice et je n’ai aucune réticence par rapport au traitement qu’elle va réserver aux informations qu’elle a pu recueillir ou que j’ai partagées avec elle», affirme à son tour Mehdi Qotbi dans une déclaration pour Le360. Peu avare en anecdotes, l’artiste peintre s’épanche d’ailleurs sur sa dyslexie, ce trouble qui le «poursuit jusqu’à aujourd’hui», confessant qu’il l’avait découvert dans des circonstances assez loufoques pour qu’il en parle aujourd’hui avec humour.
Pour le président de la Fondation nationale des musées, autoriser ce film et y contribuer est aussi pour lui une manière de montrer sa gratitude à tous ceux qui lui ont ouvert des portes et qui l’ont aidé à avancer dans la vie. «Je suis profondément croyant et je pense que Dieu m’a gâté au-delà de ce que je pouvais imaginer», lance-t-il, avouant au passage que, tout au long de son parcours, il a dû aussi enfoncer les portes qui ne s’ouvraient pas. «L’ancien ministre des affaires étrangères français Hubert Vedrine avait dit à ce propos que si on me fermait la porte, je revenais par la fenêtre. Et qu’il vaudrait mieux me donner ce que je demande, car je ne lâche jamais l’affaire», s’amuse-t-il dans son échange avec Le360.
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Mais avant de convertir certaines de ces anecdotes en scènes, Zhor Fassi Fihri s’emploie d’abord à fignoler le scénario de son long-métrage. Le premier jet qu’elle a écrit est actuellement en train d’être amélioré, avec l’aide de trois autres scénaristes. En parallèle, la réalisatrice travaille à la composition de son casting, «une étape cruciale» qu’elle espère finaliser d’ici fin juillet.
Justement, qui voit-elle camper le personnage de Mehdi Qotbi, enfant, adolescent puis adulte? La cinéaste dit bien avoir quelques noms en tête, mais assure que rien n’est encore définitif. Un temps annoncé par la rumeur, Saïd Taghmaoui ne figurerait pas au casting. «Saïd est un ami, on a beaucoup parlé de ce film ensemble, mais ce n’est pas lui qui va interpréter le rôle», précise Zhor Fassi Fihri, signalant qu’il n’est pas nécessaire pour elle que le personnage de Mehdi Qotbi soit joué par un acteur célèbre. «J’avais beaucoup aimé le jeu du petit Zakaria Inan dans “Mica”, le film d’Ismaïl Ferroukhi. Mais je le redis, rien n’est encore décidé».
Tournage au Maroc et en France
La majeure partie des scènes de «L’homme des signes» sera tournée au Maroc, le reste l’étant en France. «Je vais aussi reconstituer certains décors afin de tourner ici au Maroc des scènes qui se déroulent en France», précise Zhor Fassi Fihri, qui assure disposer d’un budget confortable pour son deuxième long-métrage (après «The Moderator», 2022).
«Ce film coûtera très cher. C’est une coproduction franco-marocaine, pour laquelle nous avons même pu obtenir un financement d’une grande banque française», précise-t-elle, restant discrète sur le budget exact de la production. Rendez-vous est donc pris pour octobre prochain, date des premiers tours de manivelle.