Cinéma. Décès de Shelley Duvall, inoubliable actrice de «Shining»

L'actrice américaine Shelley Duvall, dans une scène du film Shining, de Stanley Kubrick.

L’actrice américaine Shelley Duvall, connue pour son rôle dans le célèbre «Shining», est décédée jeudi à l’âge de 75 ans. Complice du réalisateur américain Robert Altman, elle avait progressivement disparu du grand écran.

Le 12/07/2024 à 09h05

L’actrice américaine Shelley Duvall, rendue célèbre par son rôle dans le cultissime «Shining», de Stanley Kubrick, avant de longtemps disparaître des écrans, est décédée jeudi à l’âge de 75 ans. L’actrice est morte dans son sommeil à son domicile de Blanco, au Texas, dans le sud des États-Unis, à la suite de complications liées à un diabète, a précisé The Hollywood Reporter, citant son compagnon, le chanteur Dan Gilroy.

Née le 7 juillet 1949 à Fort Worth, au Texas, Shelley Duvall est découverte par le réalisateur Robert Altman, figure du Nouvel Hollywood, inspiré notamment par la Nouvelle Vague française. Le cinéaste, réputé pour ses personnages riches, sa critique sociale acerbe et son sens de la satire, l’engage dans la comédie noire «Brewster McCloud», sortie en 1970.

L’actrice éclectique aux grands yeux incarne une multitude de personnages souvent excentriques qui lui valent une série de récompenses, notamment à Cannes en 1977, pour son rôle dans «Trois Femmes», du même Robert Altman. Sa carrière reste marquée par sa relation de travail avec ce réalisateur qui lui «offre de sacrés bons rôles». «Aucun d’entre eux ne se ressemble», avait-elle confié au New York Times cette même année.

Toujours en 1977, elle fait fait une apparition furtive dans «Annie Hall», de Woody Allen. Mais c’est Stanley Kubrick qui donne sans doute à Shelley Duvall le rôle de sa vie dans «Shining», sorti en 1980, adaptation du roman éponyme de Stephen King, aux côtés de Jack Nicholson.

Dans ce grand classique de l’épouvante, l’actrice est mise à rude épreuve par le cinéaste pour interpréter Wendy Torrance, épouse d’un écrivain qui sombre dans la folie meurtrière et la terrorise elle et leur jeune fils.

Stanley Kubrick l’a fait «pleurer 12 heures par jour pendant des semaines» durant le tournage, a-t-elle raconté au magazine People en 1981. «Je ne me donnerai plus jamais autant. Si vous voulez souffrir et appeler ça de l’art, allez-y, mais sans moi», ajouta-t-elle.

La «Violence» de Hollywood

La même année que «Shining», elle partage l’affiche avec Robin Williams dans l’adaptation de «Popeye» par Robert Altman. Dans les années 1980, elle se lance aussi dans les programmes pour enfants, avant de disparaître progressivement des écrans. En 2023, elle revient au cinéma après deux décennies d’absence dans le thriller indépendant «The Forest Hills».

La discrétion de Shelley Duvall ces dernières années avait suscité de nombreuses spéculations à Hollywood. Dans une récente interview accordée au New York Times, elle et Dan Gilroy ont exprimé leur exaspération face aux rumeurs. Dans ce rare entretien, elle dit se sentir trahie par l’industrie qui l’avait portée aux nues à ses débuts. «J’étais une star, j’avais des premiers rôles», rappelle-t-elle au journal.

Sa disparition des écrans? «Les gens pensent que c’est la vieillesse, mais c’est faux. C’est de la violence», dit-elle. «Comment vous sentiriez-vous si les gens étaient vraiment gentils, et puis, soudainement, d’un coup... ils se retournent contre vous?»

«Ma chère, douce, merveilleuse partenaire de vie et amie nous a quittés. Trop de souffrance ces derniers temps, maintenant elle est libre. Envole-toi, belle Shelley», a déclaré dans un communiqué Dan Gilroy, compagnon de Shelley Duvall depuis leur rencontre en 1990.

Par Le360 (avec AFP)
Le 12/07/2024 à 09h05