«Vote off», le film documentaire de l’Algérien Fayçal Hammoum ne sera pas projeté aux rencontres cinématographiques de Bejaia. Programmé pour ce jeudi 8 septembre à 17 heures, les organisateurs et à leur tête Abdennour Hochiche ont fait part de la décision du gouvernement et des autorités d’interdire la projection de ce film sous prétexte qu’il n’a pas reçu de visa.
"Contrainte par la loi n° 11-03 du 17 février 2011 relative à la cinématographie, décret 13-276, l’Association Project’heurts se voit dans l’obligation d’annuler la projection du film", indiquent les organisateurs dans un communiqué relayé depuis très tôt ce matin par les médias algériens et français.
Le film évoque la campagne présidentielle de 2014 qui s’est déroulée sans le principal candidat Abdelaziz Bouteflika. Un scrutin qui s’est soldé par un quatrième mandat pour le président actuel. Mais le film, comme le précise Leila Aoudj dans des propos à RFI Afrique, ne parle pas vraiment de la candidature de Bouteflika mais plutôt du scrutin en lui même. «C’est un jeune réalisateur algérien, qui prend sa caméra durant les élections et qui demande aux gens leur point de vue concernant le vote. La question est “Voter ou ne pas vote”. Il y en a qui veulent voter et d’autres qui refusent tout simplement», explique la directrice artistique des Rencontres cinématographiques de Béjaia.
C’est la première fois en 14 ans que ce festival est confronté à ce type de situation de censure.
En lieu et place de la projection un débat est prévu avec le réalisateur et le producteur de "Vote off". Ils évoqueront avec le public la question de l’indépendance du cinéma et cette loi qui rend obligatoire l’autorisation de l’Etat algérien avant de diffuser les films.
