On le surnommait le «Google du théâtre marocain» pour sa vaste culture dans ce domaine. C'était un homme courtois, affable et sans prétention. Il a aidé des générations de comédiens marocains.
Né en 1940 à Casablanca, Ahmed Saâri a entamé sa carrière en 1956 à l’âge de 16 ans avec la troupe de théâtre marocain qui comptait Tayeb Saddiki, Ahmed Tayeb Laâlej, Mohamed Afifi et Abdessamad Kenfaoui.
En 1965, il est nommé professeur au Conservatoire municipal de musique, de danse et d’arts dramatiques de Casablanca, où il comptait parmi ses étudiants de nombreux futurs grands comédiens tels Houcine Beniaz (Baz), Aziz Saâd Allah et Khadija Assad, Miloud El Habachi et bien d’autres.
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Ce natif du mythique quartier Derb Soltane, qui est aussi bien passé par l'école coranique que par des établissements scolaires conventionnels, a aussi côtoyé, à ses débuts, les frères El Badaoui, Mustapha Dassoukine et Abdelaadim Chennaoui.
Il était la cheville ouvrière du Théâtre municipal de Casablanca sous la direction de Tayeb Saddiki (1964-77). Il maîtrisait si bien les rouages de l’organisation qu'il était difficile de se passer de ses services pour les manifestations théâtrales organisées dans le royaume.
Depuis 2015, Ahmed Saari souffrait d’une maladie incurable. Affaibli, il ne pouvait se déplacer et était aidé par sa fille aînée qui le sortait de temps en temps sur sa chaise roulante pour qu'il aille s'asseoir dans un café, dans le quartier mythique de Derb Soultane où il est né et a grandi.
Il est mort aujourd’hui, laissant derrière lui un grand héritage. Celui d’un homme modeste, au grand cœur.
Repose en paix, Si Ahmed.