Ahmed Krifla, le peintre des paysages généreux du Maroc est décédé

Ahmed Krifla, artiste peintre (1930-2023).

Le monde des arts et de la culture au Maroc est en deuil. Il vient de perdre l’un des plus anciens artistes peintres du pays. Ahmed Krifla est décédé ce 17 août, à l’aube, à l’âge de 89 ans à Taza.

Le 17/08/2023 à 15h05

L’artiste peintre Ahmed Krifla a tiré sa révérence ce jeudi 17 août 2023 à l’aube dans sa ville natale et lieu de résidence, Taza, à l’âge de 89 ans.

Autodidacte, Ahmed Krifla a été initié à la peinture en regardant sa mère fabriquer des poteries. En hommage à celle qui lui a donné la vie et qui est décédée alors qu’il avait 6 ans à peine, il a dédié sa vie et sa carrière à l’illustration. Orphelin de père aussi dès l’âge de trois ans, l’artiste peintre est connu pour sa patience, sa générosité et sa discrétion légendaire.

Ses peintures figuratives sont néanmoins empreintes d’une grande poésie, où l’abstraction au final est bien présente. Paysages de verdure inspirés des montagnes de l’Atlas, quelques bâtiments et des infrastructures qui pointent timidement à l’horizon sans être hégémoniques, les œuvres d’Ahmed Krifla, «disent le mystère du silence et de l’ordre» comme le dit si bien l’universitaire Abderrahim Kamal dans son texte de présentation du livre «Ahmed Krifla, l’autodidacte pointilleux» de l’enseignant-chercheur à l’Ecole nationale des Beaux-arts de Tétouan, Fouad El Bahlaoui, publié en 2017.

Ce dernier, dans un témoignage à titre posthume déclare, pour Le360, qu’Ahmed Krifla a réussi à s’imposer dans le milieu artistique marocain en exposant dans des espaces d’art et des galeries prestigieuses.

Selon Abderrahim Kamal toujours, le peintre était humble comme les petites gens qui font leur chemin dans l’indifférence totale, négligeant le regard d’autrui, visant toujours un point qu’ils ignorent eux-mêmes mais qui les fonde. Il possédait un sens artistique pugnace et généreux et ses toiles ont offert au monde une part oubliée des contrées et des peuples, non pas nouvelle parce qu’elle existe comme possible, mais en puissance et sans laquelle il manquerait quelque chose à l’équilibre du regard conscient et du monde lui-même.

Par Qods Chabâa
Le 17/08/2023 à 15h05