J’aime, tu aimes, nous aimons, vous aimez, ils n’aiment pas....

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ChroniqueQue le 14 février, la fête de l’amour tombe un mardi, jour béni s’il en est, est un cadeau du ciel. Ou du calendrier. C’est vous qui voyez. Et donc, je ne pouvais pas ignorer cette si heureuse coïncidence et faire comme si elle n’existait pas.

Le 14/02/2017 à 12h41

La Saint-Valentin, je ne vais pas trop m’y attarder, car je sais que beaucoup sont persuadés que ce n’est qu’une invention de marketeurs ou de pubeurs en mal de fric pour leurs clients. Peut-être qu’ils n’ont pas tout à fait tort. Ou pas tout à fait raison. Mais qu’importe! Si ça peut aider à rappeler l’existence de l’amour ou à le raviver, moi je dis: vive le marketing, vive la pub et même, tant qu’à faire, vive le fric!

Je n’aime pas trop le fric, mais j’aimerais bien en avoir un peu et même beaucoup ne serait-ce que pour l’offrir aux gens que j’aime. Et les gens que j’aime sont très nombreux. D’abord, j’aime mes proches et j’aime tous les gens qui les aiment. En fait, j’aime les gens qui aiment tous les gens en général. Oui, je dis bien tous les gens. Pourquoi faire des exceptions?

Pourquoi ne pas aimer les autres? Je crois que le non-amour est un non-sens. Je suis sûr qu’à l’origine, il n’y avait que l’amour. Tenez! Prenons Adam et Eve. Comme vous savez, c’est le premier couple de l’Univers. C’est du moins ce qu’on nous a dit. Ils ont été créés pour s’aimer, et c’est ce qu’ils ont fait. En tout cas, c’était une condition sine qua non pour assurer la relève: pas d’amour pas de bébés. Je n’étais pas avec eux, mais je suppose qu’ils n’avaient aucune raison de ne pas s’aimer. Ni belles-mères, ni voisins qui font du bruit, ni étrangers qui dérangent.

Au fond, quand on y réfléchit bien, puisque nous avons tous et toutes les mêmes arrière-grands-parents, nous sommes donc une seule et même grande famille. Je ne comprends pas pourquoi alors un jour on a commencé à moins s’aimer et, par la suite, à ne pas s’aimer du tout. En vérité, je ne devrais pas généraliser. Tout le monde ne s’est pas mis soudainement à ne pas aimer tout le monde. Je crois que ça a commencé par ce qu’on appelle aujourd’hui un “bug”.

Je ne sais pas à quel moment ça s’est déclenché, mais c’est probablement au moment où quelqu’un a dit à un autre quelqu’un qu’il était supérieur à lui et que pour lui c’était une raison très suffisante pour ne pas l’aimer. Parce qu’on n’aime pas ceux qu’on croit être inférieurs à soi!

Je dis bien qu’on croit parce que personne ne peut prouver qu’il est supérieur à un autre, sauf, bien sûr, s’il lui sort une sourate ou un psaume hors de son contexte ou de son temps. Et à propos de psaume, moi j’aime bien le fameux “Aimez-vous les uns les autres” et le non moins fameux “Dieu est amour” de l’Evangile. Je ne veux pas citer le Coran pour ne pas tenter le diable. Cela dit, j’aimerais bien que certains prétendus érudits m’expliquent pourquoi ils tiennent à ce que nous haïssions notre prochain s’il ne prie pas comme nous ou parce qu’il ne prie pas du tout. Eh bien non! Moi qui vous parle, oui, je vous parle à vous, vous qui n’aimez personne, pas même le Bon Dieu dont vous avez fait un fonds de commerce, je vous dis et je le répète: j’aime tout le monde. J’aime ma femme, j’aime ma fille, j’aime mon fils, j’aime ma mère, j’aime mes frères, j’aime mes soeurs, j’aime mes amis, j’aime mes copines, j’aime mes cousins, j’aime mes cousines, j’aime mon concierge, j’aime même le gardien de voitures. Enfin, lui, pas toujours, mais, passons... 

Et puis, j’aime tous mes voisins juifs, j’aime tous mes ex-associés chrétiens, j’aime tous mes restaurateurs bouddhistes. Et si ça peut vous embêter, j’aime même tous mes anciens camarades athées. Na! Moi, au moins, je suis capable d’aimer sans limites et sans réserve qui je veux, où je veux et tant que je veux. Et vous savez pourquoi moi je suis capable d’aimer autant et pas vous? Parce que moi, je ne me sens ni ne me crois supérieur à personne. Sauf, peut-être, à vous. Parce que vous êtes des minus. Mais je vais vous étonner: malgré cela, ce n’est pas une raison pour ne pas vous aimer. Non, je ne dis pas que je vous aime, n’exagérons pas! Mais je vais dire plutôt que je vous plains. Oui, ça doit être vraiment dur d’avoir un coeur rempli d’ordures comme le vôtre.

Je vais voir ce que je vais faire pour vous. Tiens! Je vais peut-être prier pour vous. Qui sait? Peut-être qu’un jour, vous allez revenir sur le droit chemin.

En attendant, je vais dire à tous ceux et à toutes celles qui aiment:" Bonne Saint-Valentin et vivement le règne éternel de l’amour". Et vivement mardi prochain!

Par Mohamed Laroussi
Le 14/02/2017 à 12h41