Avec sa tête d’inventeur du concours Lépine, Omar Radi m’exaspère.
A dire vrai, ils m’exaspèrent tous, ces pseudo-journalistes marocains qui se sont lancés dans un combat vain, qui croient avoir inventé la poudre, mais qui ne font que réinventer la roue, et la leur, brinquebalante, toute de guingois, mal fichue, prétend être révolutionnaire.
Omar Radi est en prison, accusé par la justice d’avoir livré des informations à une puissance étrangère, et d’avoir, dans une autre affaire, violé une femme, une collègue de la rédaction dans laquelle il travaillait.
Omar Radi, gars, si la justice de mon pays prouve les faits qui te sont reprochés, fermente-z-y, dans ta cellule. Tu ne seras alors qu’un traître à notre nation, doublé d’un violeur.
Omar Radi bénéficie du soutien, au Maroc, de cette petite communauté que forment des journalistes qui se disent «libres».
Les héritiers du Journal, de TelQuel, deux hebdomadaires à la pointe du progrès, en termes de cris stridents poussés, au début des années 2000.
J’y ai participé, certes. Errare humanum est, ça m’a servi de leçon et ça m’a permis, a contrario, d’apprendre, et d’un peu mieux comprendre le vieux pays dans lequel je suis née, où je vis, et depuis lequel je vous emmerde, mais d’une force...
Je connais donc bien ce type de bébêtes, et leurs «reines des abeilles». Un nid de frelons, plutôt, ce serait plus juste. En termes d’utilité à la nature, a priori, ça sert pas à grand-chose, un frelon. Juste une petite pollution sonore, une de plus, comme s’il n’y en avait déjà pas suffisamment, bzzzzz.
Vous vous dites «libres», messieurs-dames les frelons? Vis-à-vis de quoi? De qui?
Ces bébêtes, en bons frelons et frelonnes, lancés dans un combat acharné, et totalement inutile, veulent défendre coûte que coûte Omar Radi. Ils ont même décidé de mettre un voile pudique sur le témoignage d’une femme, qui l’accuse de l’avoir violée, un soir qu’il était, dit-elle, éméché.
A présent, on ne les entend plus vraiment bourdonner… Le témoignage de cette femme, journaliste, elle aussi, fait froid dans le dos, mais frelons et frelonnes semblent n’en avoir cure.
T’es féministe? Libertaire? Droits-de-lhommiste? Démocrate? C’est Omar Radi qu’il faut défendre. Il «dérange», et ma foi, c’est bien, ça, bourdonnent-ils en ricanant.
«Sus au Makhzen», bourdonnent-ils encore, dans un autre bzzzzz susurré, qui se veut dérangeant, qui ambitionne d’être à la pointe du progrès.
«Ah, la baltagia, je l’ai eue», s’est esclaffé Omar Radi, quelques jours après avoir commis son forfait, toujours présumé à l’écriture de ces lignes énervées.
Une «baltagia»? Je ne connais pas cette femme, qui accuse Omar Radi de l’avoir violée. Qui réclame justice, et qui dit, haut et fort, avoir été bafouée dans sa dignité d’être humain.
Elle m’est sympathique, pourtant. Justement à cause de ce sobriquet dont il l’a affublée, désignant soi-disant une béni-oui-oui.
Cette femme a eu cet immense courage de porter plainte pour viol, dans un pays où ce crime n’est encore que très peu puni. Elle a eu cette force de croire qu’au Maroc, il y a des lois, des institutions, un drapeau, une devise.
Certes, ce n’est «que» le Maroc. Ce n’est même «qu’un» pays «en voie de développement».
Pourtant, je le vois bien, nous avançons. Progressivement, pas à pas, vers plus de conscience par tous d'une nécessaire modernité, vers plus d’accès aux soins, aux savoirs. Aux droits les plus fondamentaux, les plus élémentaires.
Et pendant ce temps, une bande de braillards avinés, qui croit avoir inventé la poudre, qui ne fait que maladroitement réinventer une roue brinquebalante, toute de guingois, cherche activement le bordel. Quitte à défendre, par tous les moyens, l’indéfendable, et à s’asseoir sur ces mêmes valeurs dont ils sont pourtant censés être les gardiens. En braillant très fort. Et très mal.
«Journalistes» de mes deux.
PS. Hi. De retour, et plus énervée que jamais.