Je voudrais m’adresser aux petits esprits étriqués et complexés qui bloquent, en ce moment même, en commission parlementaire, la loi sur la réforme de l’enseignement voulue par notre roi, souhaitée par tout un peuple, et dont nous avons drastiquement besoin pour nous élever, avancer, développer notre pays.
Des islamistes, à la tête de la coalition au gouvernement, et qui ont fait de la pousse du poil sur leur gente face la condition sine qua non à un développement réussi, veulent que les matières scientifiques continuent à être enseignées en arabe.
Ils sont soutenus en cela par des pan-arabistes aujourd’hui dans l’opposition, qui n’ont pas hésité à écraser, y compris en les torturant dans des maisons secrètes, les progressistes de ce pays, à la veille et juste au lendemain de notre indépendance.
Partis d’arrière-garde, pas besoin de vous faire un dessin: je vous déteste cordialement.
Vous avez mené, et souhaitez continuer à mener ce pays à sa perte, au nom de vos idéologies: celle d’un islam obscur, rigoriste et figé, loin, très loin, d’une religion évolutive, en adéquation avec son temps, totalement moderne, et celle d’une «oumma» fantasmée (comprenez: «nation» exclusivement arabophone).
Vous mélangez tout: les sciences, expressions du progrès humain, et les idéologies, soumises à l’air du temps, vite passées de mode.
Vos idéologies, putrides, exhalent le fumet nauséabond de ces ères obscures, patriarcales et dépassées, dont il devient urgent de se départir, aujourd’hui, au Maroc.
Les sciences, carrées, logiques, avant tout fondées sur un postulat et une démonstration, expressions du progrès de l’humanité, doivent être enseignées dans les langues dans lesquelles elles ont su évoluer et progresser depuis la fin du Moyen Age occidental.
L’enseignement des sciences n’a pas à être pris en otage par vos prétendues «valeurs» arriérées, sur lesquelles je m’assois avec la plus grande désinvolture.
Les esprits, au Maroc, sont dans leur majorité encore plongés dans un Moyen Age dans lequel vous souhaitez continuer à confiner ce peuple, au nom de vos prétendues «valeurs» obsolètes et rétrogrades.
En fait, vous désirez, encore et encore, manipuler ce peuple, poursuivre votre travail de sape –et donc continuer à vous accaparer des maroquins gouvernementaux, par amour pour le pouvoir, quand votre imposture a déjà été mise à nu par des esprits éclairés, est révélée au grand jour.
La modernité –et donc les progrès scientifiques- ne vous en déplaise, et vos idéologies n’y pourront rien, se conjuguent aujourd’hui en anglais, en espagnol, en français.
Ce sont là les langues du progrès, celles des sciences, des travaux de recherche les plus avancés.
Vous aurez beau tempêter dans votre arabe le plus épuré, les pédagogies les plus en pointe sont également, de nos jours, et depuis des siècles, véhiculées dans ces langues.
C’est là un fait.
Des langues «étrangères»?
Dans une planète désormais devenue toute petite, rien n’est plus inexact.
D’ailleurs, moi, Marocaine, je vous adresse ces quelques lignes pleines de colère en français, langue que je maîtrise, qui est mienne.
Messieurs, je suis fatiguée de contempler vos poils, porte-étendards de votre idiotie, je suis lasse de constater que vous continuez, en toute hypocrisie, à défendre un panarabisme bourgeois, dépassé, fantasmé.
Bande de tartuffes, cessez de prendre en otage le peuple du Maroc.
Laissez-nous avancer.
