Enfin un socialiste français marocophile et clairvoyant!

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ChroniqueLassé d’avoir toujours à distribuer ses « coups de dent » sur la Toile à la filière algéro-socialiste antimarocaine de Paris, notre blogueur a enfin trouvé un socialiste français positif, ce qui lui permet de reposer un peu sa mâchoire…

Le 15/04/2016 à 11h01

J’ai eu tant de fois, sur ce blog, la triste occasion de dénoncer, de « mordre » les intrigues marocophobes de la filière algérienne au sein du Parti socialiste français, actuellement au pouvoir à Paris, que je suis bien aise d’avoir à donner aujourd’hui un coup de chapeau à une figure socialiste française ouvertement marocophile. J’ai nommé Hubert Védrine, qui passa une partie de son enfance au Maroc et fut plus tard le conseiller diplomatique très « gaullien » du président Mitterand, lequel n’était socialiste que de nom, ayant même été en sa jeunesse un fidèle de la dynastie royale française alors exilée au Royaume de Belgique. Ensuite, Hubert Védrine fut, de 1997 à 2002, le ministre des Affaires étrangères, toujours très « gaullien » du gouvernement Jospin, vraiment socialiste lui ( et même jusqu’au trotskysme …), mais heureusement ne manifestant guère d’intérêt que pour la politique intérieure de la France.

Hubert Védrine, fils lui-même d’un Français marocophile ayant jadis travaillé dans le secteur privé en Chérifie, n’a jamais caché son empathie pour la politique marocaine tant au Sahara qu’en Afrique noire ou bien en matière intérieure : il s’est élevé contre la détérioration des relations Rabat-Paris en 2014-2015, suite aux manigances de la mafia socialo-algérienne nichée rue de Solférino, siège parisien du Parti socialiste; il a loué la percée économique marocaine au sud du Sahara, jugeant que Rabat et Paris n’étaient pas rivaux mais « complémentaires » en cette partie du monde; il a vanté le « chemin original » que Rabat trace au milieu de la « turbulence arabe » depuis le soi-disant « printemps » de 2011. Enfin, Védrine n’a jamais caché sa réprobation devant le caractère « abusif », un peu partout à travers la planète, de l’ « hyperpuissance » états-unienne. Tout cela plus ou moins au moment où des politiciens de droite (Chirac, Sarkozy, Juppé, etc) ou de gauche (Hollande, Ayrault, etc) mettaient fin sans vergogne aux derniers pans gaulliens de la diplomatie française. On comprend que ni Sarkozy ni Hollande n’aient voulu remettre le talentueux Védrine au Quai d’Orsay où il aurait sans doute essayé de stopper le retour de Paris dans le giron hégémonique nord-américain.

En dernier ressort, Hubert Védrine vient de publier à Paris « La France au défi » (Fayard, 180 pages) d’où nous extrayons pour nos suiveurs quelques formules bien frappées de celui qui reste l’un des rares esprits européens indépendants et décomplexés quand il s’agit des affaires du monde :

MONDIALISATION

« La mondialisation récente a créé des milliardaires à foison et sorti des centaines de millions de paysans (en général asiatiques) de l’extrême pauvreté, mais au prix d’un accroissement faramineux des inégalités de plus en plus insupportable »

FRANCE

« En France, la névrose est plus forte qu’ailleurs et un roman national nouveau prétend y supplanter le roman national façon IIIe République. On est passé de l’autoglorification sans nuances à l’autoaccusation expiatoire sans s’être stabilisé à l’étape intermédiaire de la lucidité historique »

EUROPE 

« En 2003-2004, au sein de la Convention sur l’avenir de l’Europe, la majorité des représentants des Etats-membres refusa d’assumer une évidence : les racines chrétiennes de l’Europe. Il s’agissait pourtant de racines pas de programme ! »

" FIN DE L'HISTOIRE " 

« Le géopolitologue Samuel Huntington avait, dès 1993, alerté sur un risque de « choc des civilisations », notamment entre l’Occident et l’Islam. Que n’avait-il dit ! Cela le fit vivement condamner par les chiens de garde de la bienpensance universaliste, alors dominante en Occident, comme s’il avait préconisé l’affrontement et non pas alerté sur le risque ».

DAECH

« Dans l’hypothèse, la pire, celle où Daech durerait et s’enracinerait, on ne peut exclure que des Etats sunnites, faibles ou inquiets, voire d’autres Etats, finissent par se résigner à traiter avec lui, d’autant que la Turquie restera toujours moins mobilisée contre lui que contre les Kurdes ».

« L’influence du « Califat », s’il dure, se fera sentir aussi en Turquie et chez les 20 millions de musulmans d’Europe ».

Par Hugoz Péroncel
Le 15/04/2016 à 11h01