Les Marocains, c’est des baiseurs de main, le Sahara n’est pas Marocain. C’est tout? Non, bien sûr que non. Le Maroc, c’est le tourisme sexuel, la drogue, les filles faciles, etc. Bien, bien.
Et la Tunisie, alors, et les Tunisiens, les Tunisiennes? Oh, c’est des pleureuses, des lécheurs de botte, des faux-culs, des opportunistes, des fanatiques, des … et des…
Même si le Maroc et la Tunisie sont de vrais amis, ils se renvoient des amabilités et vont loin, loin… A croire qu’ils sont en guerre.
Tout cela à cause d’un match de foot. Une finale africaine, entre un club marocain et un club tunisien, qui a été émaillée de nombreuses irrégularités et qui sera finalement rejouée sur terrain neutre.
En Tunisie, où cette décision logique a été prise comme une humiliation, on accuse à demi-mots le Maroc d’avoir corrompu les instances, du football africain, qui ont décidé de faire rejouer le match. On laisse entendr que l’Afrique est sous influence marocaine. Le Maroc est présenté comme une sorte de grand Satan, ou de méchant loup, vorace, rapace, corrupteur, etc.
Au Maroc, certains accusent aussi la Tunisie, à demi-mots, bien sûr, d’avoir longtemps corrompu,/influencé les instances africaines. D’être un petit pays aux ambitions démesurées et aux victoires non méritées…
En gros, les deux pays s’accusent plus ou moins des mêmes torts, c’est-à-dire du pire. Chacun dit «c’est pas moi, c’est l’autre».
Tout cela laisse imaginer le pire pour la fameuse finale à rejouer. Ce n’est plus la suprématie sportive qui est en jeu mais beaucoup plus. Le match ne va plus opposer deux clubs mais deux pays, deux peuples, deux cultures, etc.
Je vous laisse imaginer la pression qui doit peser sur les joueurs des deux équipes. Je vous laisse imaginer le malheur qui va s’abattre sur celui qui va rater un pénalty, faire une mauvaise passe, rater une occasion ou encaisser un but…
Cette situation, qui est à la fois stupide et dramatique, transforme un match de football en déclaration de guerre entre deux pays pourtant amis. Celui qui va perdre le match aura l’impression de perdre son honneur, de trahir son «peuple», de vendre son âme au diable…
Les médias des deux pays mettront bien sûr leur grain de sel. Ils font déjà dans la surenchère et parlent de guerre, de jihad, de boucherie, de question de vie ou de mort, etc.
Et puis quoi encore?
Doit-on espérer un discours d’apaisement de Mohammed VI et de Caïd Essebsi pour retourner au calme et à la mesure?
Ceux qui ne connaissent pas le foot, qui découvrent ses excès, doivent être horrifiés. Ils n’en reviennent pas. Ils ont raison. Et encore, ils ne sont pas au bout de leurs peines parce que le pire est peut-être encore à venir…
Les autres doivent rigoler. Surtout quand ils ont connu le football de quartier, de rue, où on est capables de persécuter un enfant et toute sa famille parce que le gosse, un jour, a arbitré un match sans enjeu et oublié de siffler un pénalty ou validé un but inscrit sur hors-jeu.
Après, amis tunisiens et marocains, il y a une question que je n’ose pas poser, parce que je ne connais pas vraiment la réponse: c’est nous ou c’est le foot qui nous rend comme ça? A votre avis?