La Fédération internationale de football (FIFA) a envoyé un courrier à la Fédération royale marocaine de football (FRMF), demandant le report de l’assemblée élective du nouveau président et un rapport sur l’ingérence du ministère marocain de la Jeunesse et des sports dans les élections du président de la FRMF. Contacté par Le360, le porte-parole de la FIFA a confirmé par mail que la FIFA avait demandé le report de l’assemblé générale de la FRMF à début 2014, après la Coupe du monde des clubs qui se déroule du 11 au 21 décembre au Maroc.
Interrogé par Le360 sur les inquiétudes de la FIFA par rapport à l’ingérence du ministère de la Jeunesse et des sports dans les élections de la FRMF, le porte-parole de la FIFA a répondu par courriel : "Compte tenu des circonstances actuelles, nous avons rappelé à la Fédération royale marocaine de football que, conformément aux articles 13 et 17 des statuts de la FIFA, chaque membre doit diriger ses affaires en toute indépendance et sans influence de tierces parties". En des termes moins diplomatiques, l’ingérence du politique dans le football ne sera pas acceptée par la FIFA. Ce qui internationalise les prochaines élections du président de la FRMF et les met sous le regard attentif de la plus haute instance de football au monde. Il était d’ailleurs impensable que la FIFA demeure inerte fasse aux manœuvres d’Ilyas Omari, vice-président du PAM, et de Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des sports. Les deux hommes appuient, sans même pas s’en cacher, comme en témoigne le dîner en tête-à-tête du ministre avec Fouzi Lekjaa, la candidature de ce dernier.
Il est à rappeler que la FIFA ne tolère pas l’ingérence du politique dans le football. Les exemples dans ce sens sont nombreux. "Le sport ne peut pas servir de tribune à la politique", affirme Sepp Blater, président de la FIFA. Ou encore : "Les solutions pour le football doivent être trouvées dans le football et non dans la politique". Il est aussi à rappeler que la FIFA a annoncé la suspension provisoire de la Fédération camerounaise, le 4 juillet 2013, pour ingérence politique et qu’elle a sèchement rappelé à l’ordre Roselyne Bachelot, alors ministre française des Sports, quand elle a voulu pousser à la démission le président de la Fédération française de football. L’actuel président de la FRMF, Ali Fassi Fihri, devrait garder à l’esprit tout cela. Il devrait faire part de son impartialité dans le rapport commandé par la FIFA et corriger l'erreur qu'il a commise en clamant publiquement sur les ondes de la SNRT son soutien au candidat politique.