A deux mois de l’organisation de la Coupe du monde des clubs, la FIFA interroge le Maroc sur la violence dans les stades et le hooliganisme. Le sujet est en Une de nombreux quotidiens, dont Akhbar Al Yaoum. "Le terrain d’Al-Fath à Rabat, au cours de la rencontre qui a opposé le club des FAR au Difaâ d’El Jadida, s’est transformé dimanche en une arène de combat entre une partie des supporters des FAR, d’un côté, et la police et les forces auxiliaires de l’autre… ", écrit le journal. Al Ahdath Al Maghribiya rapporte que 20 hooligans ont été arrêtés et que les forces de l’ordre déplorent 20 blessés, dont certains dans un état grave. "Les supporters des FAR ont encerclé les éléments de la sûreté et les ont tabassés", titre le quotidien en commentant la rencontre qui a défrayé la chronique ce week-end. Le journal indique qu’un membre des forces auxiliaires est dans un état grave. Al Ahdath, dans un souci d’objectivité, donne la parole à un Ultra des FAR qui a expliqué la réaction des supporters par les provocations de Zakaria Hadraf et des forces auxiliaires. Al Itihad Al Ichtiraki, le journal de l’USFP, juge que certains ultras des FAR ont commis des actes criminels.
Deux factions rivales
"Certains hooligans supportant les FAR en sont arrivés au point de commettre des crimes. Oui, des crimes avec préméditation", écrit le quotidien. En fait, deux factions des ultras, les Black army et les Ultras army, divergents quant à la façon de supporter leur club et en sont arrivés aux mains pour régler leur différend. Cette étincelle s’est vite muée en feu, quand les forces auxiliaires ont essayé de ramener le calme. Ils ont été pris à partie par les supporters, rapporte le journal. Le quotidien rappelle que ces incidents graves avant le Mondial des clubs tombent mal.
Le journal Annass, de son côté, affirme que 21 personnes ont été arrêtées et seront déférées devant le parquet. Le journal estime que cette bagarre rangée entre supporters et forces de l’ordre rappelle le temps de la Siba (l’anarchie) dans les stades, avec des agressions uniques en leur genre contre les éléments de la sûreté. La publication ajoute que ces incidents surviennent un peu moins d’un mois après ceux qui ont secoué Mohammedia, le 21 septembre dernier. Des ultras des FAR avaient, à l’époque, arrêté un train transportant des supporters et les avaient molestés, comme des habitants des quartiers Bradaâe et Riad Essalam de la ville des roses. Des échanges de jets de pierres avaient également eu lieu ce jour-là. "Le public des FAR sème la terreur à Rabat", titre Al Massae. Le quotidien indique que la police de Rabat a mis 22 personnes en garde-à-vue pour coups et blessures contre les forces de l’ordre et contre des supporters, aussi bien des FAR que du DHJ. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres, selon Al Massae, est l’enlèvement d'une banderole favorable à la faction Ultra Black Army par une autre faction, Ultra Askary. L’intervention des forces de l’ordre pour séparer les deux factions a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. La police s’appuie sur les enregistrements vidéo pour trouver les autres coupables. Dans ses pages Sport, Al Massae indique que les FAR sont menacés de jouer 4 matchs à huis clos et d’une amende de 5.000 DH.
L'hebdomadaire spécialisé Al Mountakhab n’est pas en reste, il évoque de "graves incidents au terrain d’Al Fath", qui ont interrompu la rencontre pour une durée de 27 minutes après l’intrusion de supporters des FAR sur la pelouse. Al Akhbar aborde également le sujet dans ses pages sport, en estimant que le hooliganisme dévoile les carences de la ligue professionnelle. Le journal indique qu’un supporter a évité la mort de justesse après avoir avalé sa langue tellement il fût molesté. Le regain du hooliganisme porte non seulement atteinte à un sport, mais à la réputation de tous les sportifs. Il est temps de mettre de l’ordre dans cette pagaille.