Comment la Marocaine Miri Regev a défendu les judokas israéliens aux Emirats

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D'origine marocaine, la ministre israélienne des Sports a salué vendredi les succès des judokas de son pays dans un grand tournoi à Abou Dhabi, estimant qu'ils constituent la meilleure réponse à la décision des organisateurs d'interdire l'hymne national israélien.

Le 28/10/2017 à 11h56

"Ces victoires israéliennes à Abou Dhabi sont la réponse du berger à la bergère. Israël a gagné alors qu'on essayait de maintenir nos athlètes dans l'ombre", a réagi Miri Regev dans un communiqué publié par ses services.

L'Israélien Tal Flicker a remporté jeudi la médaille d'or en moins de 66 kilos à l'"Abu Dhabi Grand Slam". Sa compatriote Gili Cohen a enlevé le bronze en moins de 52 kilos.

L'un et l'autre ont dû, à l'instar des 12 membres de la délégation israélienne et contrairement aux compétiteurs des autres pays, concourir sous des kimonos dépourvus du sigle ISR --les trois lettres désignant Israël dans les compétitions sportives--. Ce sigle avait été remplacé par celui de la fédération internationale.

Quand Tal Flicker est monté sur la plus haute marche du podium, c'est l'hymne de la fédération internationale qui a retenti, et non pas celui d'Israël. C'est également le drapeau de la même fédération, et non pas celui frappé de l'étoile de David, qui a été hissé. Tal Flicker a alors entonné lui-même l'hymne israélien.

"J'ai décidé de chanter HaTikva sur le podium parce qu'Israël est mon pays. Je suis fier d'être Israélien et l'hymne des championnats du monde qu'on a joué n'était qu'un bruit de fond", a-t-il expliqué dans une vidéo diffusée ensuite sur internet.

"Partout dans le monde, on joue l'hymne et on hisse le drapeau national israélien, partout sauf sur la scène obscure et anxiogène d'Abou Dhabi, étrangère à l'esprit olympique", a déploré la ministre des Sports israéliennes vendredi.

Les judokas israéliens avaient déjà concouru dans les mêmes conditions en 2015. Les organisateurs de l'Abu Dhabi Grand Slam n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour un commentaire.

Selon la presse israélienne, ils se justifient en invoquant la protection des sportifs israéliens contre d'éventuelles manifestations hostiles, a rapporté la presse israélienne.

Israël et les Emirats Arabes Unis n'ont aucune relation, les Emirats ne reconnaissant pas l'Etat hébreu. La participation d'athlètes israéliens à des compétitions internationales donne régulièrement lieu à des réactions hostiles et des décisions de boycott de la part d'organisations ou de sportifs arabes ou musulmans.

Aux jeux Olympiques de Rio en 2016, le judoka égyptien Islam El Shehaby avait refusé de serrer la main de son vainqueur israélien, Or Sasson.

Le judo est une discipline phare en Israël et lui a rapporté ses deux seules médailles des JO-2016 (en bronze, dont une pour Sasson).

Le 28/10/2017 à 11h56