Voici comment la cellule démantelée ce lundi se permettait tous les crimes au nom du "Jihad"

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Suivant une doctrine extrémiste qui légitime tous les crimes au nom de la "cause", les membres de la cellule terroriste démantelée ce lundi par le BCIJ se permettaient d'opérer dans le trafic de drogue, commettaient des vols, des enlèvements, des meurtres…Voici leur manière de procéder.

Le 18/09/2018 à 14h24

De toutes les cellules démantelées ces dernières années, celle dont les 12 membres ont été arrêtés ce lundi 17 septembre à Casablanca et Tanger sort du lot à plus d'un titre. Le nombre de ses membres est conséquent mais c'est surtout la doctrine à laquelle ils obéissaient qui est bien particulière. En fait, et au nom du Jihad, celle-ci autorise tous les crimes et délits possibles et imaginables. Sous couvert de concepts comme "Al Istihlal", "Al Faie" et "Attaâzir" , soit la légitimation ou l'excusabilité, on peut tout faire pourvu que les fonds récoltés servent, au final, au "combat". En somme, pour cette doctrine, il est totalement halal et légitime d'exproprier des "apostats" et des "déviants" tant que le butin est destiné à financer des actions terroristes.

Composée d'anciens détenus de droit commun mais aussi d'ex-prisonniers arrêtés pour activisme jihadiste, cette cellule se livrait ainsi au banditisme, à l'enlèvement avec demande de rançon et pouvait aller jusqu'au meurtre. Tout en tenant un discours des plus extrémistes, de la même veine que ceux d'organisations comme Daesh, ses membres n'hésitaient pas à s'en prendre à autrui. Cible privilégiée: les dealers et les trafiquants de drogues qu'ils dépossédaient de leurs avoirs, en argent comme en nature. Nombre de ces derniers ont été victimes d'agressions et de vols. L'entrée par effraction commise récemment dans le domicile d'un présumé trafiquant, retrouvé mort après une chute depuis le 7e étage de l'immeuble où il résidait, en est la parfaite illustration.

Plus que leur capacité à organiser des enlèvements, des extorsions et des règlements de compte, les membre de cette cellule n'hésitaient à mettre la main à la pâte en procédant eux-mêmes à des deals de drogue. Ils disposaient pour cela d'un réseau dédié à l'écoulement de cette marchandise sur le marché et comptaient des liens solides avec des distributeurs établis en Europe.

Systématiquement armés de sabres et de coutelas et ayant à leur disposition un véritable parc de véhicules avec de nombreuses plaques d'immatriculation falsifiées, ces membres comptaient également nombre de planques et entrepôts où ils cachaient leurs butins. Autant parler d'une vraie entreprise, mais à visées meurtières.

Par Tarik Qattab
Le 18/09/2018 à 14h24