C’est par ce slogan que le ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social souhaitait promouvoir le respect des droits des femmes et la lutte contre les violences qui leur sont faites. Finalement, le ministère de Bassima Hakkaoui a suscité la polémique, s'attirant les foudres des associations.
Dans son numéro du mercredi 12 décembre, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les associations engagées pour les droits de la femme ont fortement réagi au slogan choisi par le ministère dans le cadre de sa nouvelle campagne de communication. Dans celui-ci, il déclare: «La violence à l'égard des femmes est un "abus"...». Les associations sont donc montées au créneau, estimant que la violence à l’égard des femmes, loin d’être un simple abus, est un crime dont l’auteur doit répondre.
Selon Al Ahdath, les associations considèrent que le slogan pour lequel a opté le département de Bassima Hakkaoui minimise la gravité de la violence à l’égard des femmes. Elles vont jusqu’à rappeler les cas enregistrés dernièrement au Maroc: une fille violée dans un bus à Casablanca, une autre kidnappée à Beni Mellal avant d’être victime d’une tentative de viol. «De simples abus?»: une question, légitime, que posent les associations.
Pour ces dernières, ce slogan, diffusé à l’occasion de la journée onusienne de lutte contre la violence à l’égard des femmes, encourage en fait ces violences, en ceci qu'il semble signifier que les auteurs de ces «crimes» peuvent échapper à la sanction. Or, loin de n'être qu'un abus, les violences faites aux femmes relèvent d'un viol des droits de l’Homme et de l’intégrité des femmes, comme cela est reconnu partout dans le monde. Le Maroc a d’ailleurs signé des accords internationaux qui s’alignent sur cette position.
Pour les associations, ajoute le journal, ce slogan n’est en réalité qu’une preuve de plus que le gouvernement ignore la gravité des actes de violence envers les femmes, à un moment, pourtant, où les statistiques officielles émanant, entre autre, du Haut commissariat au plan, relèvent que près de deux tiers des femmes, au Maroc, ont déjà été victimes de violences.