Après plus de six heures de délibérations et au terme d’un procès qui aura duré près de huit mois avec un total de 74 séances tenues pour la plupart à huis clos, le verdict est tombé tard dans la nuit de ce vendredi à samedi. Poursuivi, entre autres, pour traite d'êtres humains, viol et harcèlement sexuel, le directeur du quotidien Akhbar Alyaoum, a été condamné à 12 ans de prison ferme, assortis d’une amende de 200.000 dirhams.
Bouachrine a également été condamné au dédommagement d’un certain nombre de victimes et à la publication de l’énoncé du verdict dans une publication nationale. Il devra ainsi verser des dommages et intérêts à la partie civile, d’un montant de 500.000 dirhams en ce qui concerne Asmaa Hallaoui et de 300.000 dirhams pour les trois autres plaignantes: Naïma Lahrouri, Sarah El Mers et Khouloud Jabiri.
A leur sortie du tribunal, les avocats de Taoufik Bouachrine ont déclaré qu’ils allaient faire appel. Les avocats des victimes ont fait part de leur côté de leur déception quant au verdict, jugé trop clément à leurs yeux. Ils ont déclaré vouloir faire appel.
Le ministère public déplore que l'accusation de "traite d'êtres humains" ait été retenue pour certaines plaignantes et pas pour d'autres, alors "qu'en substance l'accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés". "Il aurait été plus juste que Taoufik Bouachrine écope d'une peine de prison ferme d'au moins 15 ans", déclare la représentante du ministère public.
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L’ex-directeur de publication du journal Akhbar Al Yaoum et du site Al Yaoum24, a eu droit à la parole avant la mise en délibéré et le verdict final. Le journaliste a exposé ses arguments dans un "discours" qui a duré plus d'une heure, selon des avocats interrogés par Le360.
Bouachrine a été poursuivi pour traite d’êtres humains, par l’exploitation d’une situation de vulnérabilité ou de besoin et le recours à l’abus d’autorité, de fonction ou de pouvoir à des fins d’exploitation sexuelle, ou le recours à d’autres formes de contrainte, commis à l’encontre de deux personnes en réunion, attentat à la pudeur avec violence et viol et tentative de viol dont les peines sont prévues dans les articles 448-1, 448-2, 448-3, 485, 486 et 114 du code pénal.
L’accusé a été également jugé pour les délits de harcèlement sexuel, recrutement d’individus en vue de la prostitution dont une femme enceinte, l’usage de moyens qui permettent de photographier, de filmer ou d'enregistrer ces actes dont les peines sont prévues dans les articles 498,499 et 503-1 du même code, lesquels actes auraient été commis sur 8 victimes qui ont été filmées à l’aide de séquences vidéo, d’environ 50 films enregistrés sur CD et support numérique.