Une campagne de boycott du poisson a été lancée sur les réseaux sociaux voici quelques jours, avec deux hashtags, #خليه_يخناز ("laisse-le pourrir") et #خليه_يعوم ("laisse-le nager") visant la flambée des prix.
En ce mois de ramadan -période qui connaît généralement une forte consommation de poisson-, les Marocains disent non à cet aliment en raison de son prix qui atteint des seuils indécents pour un pays qui dispose d'immenses richesses halieutiques...
Cette flambée concerne particulièrement la sardine, qui atteint jusqu'à 30 dirhams le kilo, comme nous l'avons constaté sur plusieurs marchés de Casablanca. Pour les vendeurs, ce sont les "chennaqa" (spéculateurs) qui augmentent les prix à leur guise et sont ainsi les principaux responsables de cette hausse.
Cette flambée survient alors que l'offre était plus forte que la demande au début du ramadan. La première semaine du mois sacré, le marché de gros de Casablanca a commercialisé 618.000 kg supplémentaires de sardines par rapport à la semaine précédente et le prix moyen n’a augmenté que de 10 centimes/kg comme indiqué sur ce tableau:
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Voici les chiffres officiels du 22 mai concernant les prix de la sardine (au kilo) dans plusieurs villes du Maroc:
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*A noter que les prix constatés sur place sont supérieurs aux prix communiqués dans ce tableau concernant la ville de Casablanca.
Comment expliquer que le poisson soit vendu si cher chez les poissonniers en cette période? La hausse des prix de cet aliment est due principalement aux multiples dysfonctionnements sur le marché de la pêche et de la vente du poisson.
Pour rappel, la Fédération des chambres des pêches maritimes a affirmé, dans un communiqué, que "les propriétaires de bateaux de pêche ne sont pas responsables de cette hausse et que les prix sur les marchés de gros du poisson dans les ports de pêche n’ont connu aucune augmentation significative au cours des derniers mois".
Selon la fédération, la flambée des prix est essentiellement due aux intermédiaires peu scrupuleux du commerce du poisson "qui s’adonnent à des pratiques malhonnêtes, en monopolisant ces marchandises et profitant de ces occasions, où la demande est si élevée, pour augmenter le prix aux dépens des consommateurs et des armateurs des bateaux de pêche".
En attendant de déterminer les responsabilités, c'est le consommateur qui paie le prix fort...
