La conférence sur les libertés individuelles, prévue les 22 et 23 juin à Casablanca et organisée par le Collectif démocratie et libertés (CDL), a été interdite par les autorités. L'événement, qui devait initialement se tenir dans les locaux de la Fondation du roi Abdul-Aziz Al Saoud, avait par la suite été programmé à l'hôtel Idou Anfa qui a, lui aussi, refusé la tenue de cette conférence en son sein.
La conférence a par ailleurs été boudée par des personnalités politiques comme le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, ou encore Nabil Benabdallah, ex-ministre et secrétaire général du PPS qui se sont désistés à la dernière minute. Elle avait pour ambition de se pencher sur les libertés individuelles au Maroc et d'aborder des questions telles que le droit des minorités religieuses, l’équité dans l’héritage et la liberté de disposer de son corps.
Dans le contexte actuel, le choix de ces thématiques a jeté un pavé dans la mare et suscité l'ire d'une société profondément religieuse et conservatrice. Noureddine Ayouch, publicitaire et président du Collectif démocratie et libertés, exprime sa déception suite à l'annulation de cette conférence pour "non-respect des procédures" et nous explique comment il compte relancer le débat.
De nombreuses questions restent cependant posées, notamment sur le choix du timing, l'événement ayant été programmé juste après le mois de ramadan, mais aussi sur la manière dont il devait être organisé dans la mesure ou les thématiques choisies supposent une démarche évolutive et un débat donnant droit de cité à des avis divergents.