Vidéo. Covid-19: à Casablanca, les salles de sport n’ont plus la forme

Le360

Le 16/11/2020 à 10h12

VidéoInterrogés par Le360, des propriétaires de salles de sport disent vivre dans une situation très difficile à cause de l’arrêt de leur activité depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire. La pandémie du Covid-19 les a condamnés au chômage, et les charges ont plombé leur budget. Témoignages.

«Zéro dirham de recettes et toujours beaucoup de charges». Pour ce propriétaire d’une salle de sport à Casablanca, la situation est alarmante. Pour cause de Covid-19, il était acculé à fermer boutique. Pour autant, les employés n’ont pas été licenciés et ont même continué à percevoir une partie de leur salaire, grâce aux subventions de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

«Mais passés ces trois mois, plus rien. Et nous ne savons plus où donner de la tête d’autant plus que nous avons trop de charges, des traites à payer, des engagements à honorer… Par conséquent nous sommes dans l’incapacité de verser leur salaire à nos employés», regrette notre interlocuteur qui dit faire travailler pas moins de 50 personnes.

Cependant, ce qui gêne plus, selon lui, c’est l’absence de visibilité. «On nous a rien dit, on ne nous a informés de rien. Est-ce que nous allons reprendre notre activité dans deux ou trois mois? Nous n’en savons rien. Cela rend notre avenir incertain et risque de mettre bien des familles à la rue.»

Les entraîneurs, eux, se tournent les pouces et certains d’entre eux avouent même, devant Le360, sombrer dans la dépression à cause du manque de ressources pour subvenir aux besoins de leur famille.

Pour Driss Chraïbi, président délégué de l’Association marocaine des professionnels de l’industrie du fitness et de la remise en forme (AMPIF), le secteur est aujourd’hui sinistré. «Plus de 10.000 salariés risquent d’être licenciés, craint-il. La situation est d’autant plus alarmante que nous ne percevons aucune lueur d’espoir.»

«L'absence de visibilité» est l'expression qui revient comme un leitmotiv dans la bouche des personnes interrogées par Le360.

Et ce responsable de regretter qu’après avoir frappé à bien des portes, leur cri d'alarme n’a pas trouvé écho. «On est prêt à toutes les conditions pourvu qu’on nous fixe un cahier des charges et qu’on nous dise ce qu’il faut faire, ce qui n’est pas le cas actuellement.»

Par Fatima Zahra Karzabi et Saad Aouidy
Le 16/11/2020 à 10h12