Variole du singe: le ministère de la Santé actualise son plan de surveillance et de riposte

Des tests positifs à la variole du singe, le 22 mai 2022. 

Des tests positifs à la variole du singe, le 22 mai 2022.  . Dado Ruvic / Reuters

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale vient de procéder à une deuxième mise à jour de son plan de surveillance et de riposte à la variole du singe. Celle-ci concerne les définitions et la prise en charge des cas ainsi que les modalités de notification et le circuit de l'information.

Le 17/08/2022 à 13h40

Dans une circulaire, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, annonce la mise à jour du plan national de surveillance et de riposte au Monkeypox. Ce nouveau dispositif prend en considération le développement de la situation épidémiologique à l'international, ainsi que l'avancement du niveau de connaissances sur les aspects cliniques et épidémiologiques de cette maladie en dehors des pays historiquement endémiques.

Cette mise à jour concerne plus particulièrement la définition de cas, la notification et le circuit des données ainsi que la prise en charge des cas, afin de mieux détecter précocement tout cas importé, limiter la propagation de cette maladie sur le territoire national et assurer une prise en charge adéquate des cas et des contacts.

Ainsi, un cas probable est toute personne présentant une éruption cutanée, vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, précédée ou accompagnée d'une fièvre (chiffrée à ≥ 38°C ou non chiffrée), et chez qui des causes habituelles, notamment: la varicelle, la rougeole, l'herpès, la rickettsiose ou une éventuelle réaction allergique, ont été écartées et ayant eu un contact avec un cas confirmé dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes, apprend-on de la nouvelle version du manuel des procédures de veille et de riposte.

Un cas probable est également toute personne ayant effectué, dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes, un voyage dans un pays ayant enregistré des cas de Monkeypox ou connaissant une transmission interhumaine du virus du Monkeypox ou un homme ayant eu un rapport sexuel avec un homme dans les derniers 21 jours précédant l'apparition des symptômes ou toute personne ayant des partenaires sexuels multiples ou ayant des lésions, sur les organes génitaux externes ou dans la région péri-anale, non expliquées par une autre cause évidente.

En revanche, un cas confirmé est tout cas probable chez qui l'infection par le Monkeypox a été confirmée par technique moléculaire au laboratoire.

Selon ce même manuel, tout cas probable doit faire l'objet d'une déclaration immédiate à l'autorité sanitaire provinciale/préfectorale dont relève la structure sanitaire (publique ou privée) où le médecin a évoqué le diagnostic. Le clinicien, appuyé par l'autorité sanitaire provinciale, doit ainsi dûment renseigner la fiche d'investigation élaborée à cet effet.

Pour sa part, l'autorité sanitaire provinciale est chargée de la notification du cas au Centre régional d'opérations d'urgence en santé publique (CROUSP) de Direction régionale de la Santé, dont elle relève, puis celui-ci se charge à son tour de la notification au Centre national d'opérations d'urgence en santé publique (CNOUSP) et ce, avant la confirmation du diagnostic.

L'équipe provinciale/préfectorale doit veiller à la validation de la définition de cas avec l'appui de l'équipe du CROUSP dont elle relève et en cas de besoin celui-ci peut demander l'avis auprès du CNOUSP. Pour les CHU, la validation de la définition doit être menée par une équipe spécialisée désignée par le directeur du CHU. Actuellement, chaque région dispose, d'au moins, un laboratoire opérationnel prêt à analyser des échantillons pour la confirmation du Monkeypox.

S’agissant de l'indication de l'hospitalisation des cas probables et confirmés, celle-ci dépend de l'évaluation médicale. Si hospitalisation indiquée, elle doit se faire en isolement dans une chambre dédiée.

Quant aux personnes à risque, le ministère de la Santé évoque les enfants, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées, telles que les personnes vivant avec le VIH ayant une maladie chronique non ou mal contrôlée, et les patients atteints d'affections cutanées chroniques ou d'affections cutanées aiguës peuvent également être plus à risque de complications, notamment la surinfection bactérienne.

Pour ce qui est du score de sévérité des lésions cutanées, il est léger quand il y a moins de 25, modéré (25 à 99 lésions cutanées) et sévère (plus de 100 lésions cutanées).

Un traitement symptomatique selon le tableau clinique doit être administré par l'équipe de prise en charge qui doit appliquer les précautions standards de contrôle de l'infection. Il faudra ainsi, pour les cas positifs, maintenir une bonne nutrition et une bonne hydratation et prendre des antipyrétiques ou des antalgiques (Paracétamol ou Tramadol).

Pour les lésions buccales, il faut rincer la bouche avec de l'eau propre et salée au moins quatre fois par jour et envisager l'utilisation d'un antiseptique oral ou un anesthésique local. Pour les lésions génitales ou anorectales, des bains de siège chauds et/ou de la lidocaïne topique peuvent offrir un soulagement symptomatique.

Des suppléments de vitamine A sont aussi à prioriser, selon les recommandations standards, en particulier pour les enfants qui n'ont pas reçu de doses récemment. Quant à l'antibiothérapie, elle n'est indiquée qu'en cas de surinfection.

Par Hajar Kharroubi
Le 17/08/2022 à 13h40