La Brigade nationale de la police judiciaire a auditionné plusieurs responsables du Conseil de la ville de Rabat dans le cadre d’une enquête sur des soupçons d’irrégularités dans la gestion des dossiers d’urbanisme et des autorisations.
Selon le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 5 juin, les investigations ont visé le directeur des services de la commune ainsi que trois autres fonctionnaires, dont un responsable du service de l’urbanisme et un autre du service des autorisations.
D’après des sources citées par le quotidien, les interrogatoires menés par la BNPJ ont porté sur les procédures de délivrance des autorisations, les enquêteurs se concentrant sur le circuit de ces démarches et leur conformité aux réglementations en vigueur.
Ces investigations, note le quotidien, «interviennent dans un contexte de polémique autour de la régularisation de la situation de certains locaux de commerce à Rabat et des autorisations d’exploitation délivrées dans des conditions qualifiées d’opaques». Ce dossier a ravivé le débat sur les critères d’octroi des autorisations et la régularisation des infractions, précise Al Akhbar.
Au Conseil de la ville, la nature des dossiers en question est tenue secrète. Cela dit, les mêmes sources, citées par le quotidien, n’excluent pas que la BNPJ convoque d’autres fonctionnaires ou responsables dans le cadre d’un élargissement de l’enquête.
«Ces démarches s’inscrivent dans le cadre d’une vaste campagne d’investigations sur les dysfonctionnements et violations constatés dans plusieurs collectivités territoriales à travers le Royaume», indique Al Akhbar.
Le quotidien Assabah, qui revient lui aussi sur cette affaire dans son édition du même jour, confirme que la BNPJ de Casablanca a arrêté, mardi, le directeur des services du Conseil de la ville de Rabat. Tard dans la soirée, le chef du service économique et le chef du service de l’urbanisme ont également été convoqués au siège de la BNPJ à Casablanca «pour être interrogés dans une affaire complexe».
Selon une source reprise par le quotidien, le directeur des services se trouvait en mission officielle à Yaoundé, au Cameroun. «À son arrivée à l’aéroport international Mohammed V, après un contrôle de son identité, il a été informé qu’il était requis dans le cadre d’une enquête supervisée par le parquet près la Cour d’appel de Rabat, concernant la gestion du Conseil de la ville».
La source d’Assabah estime que cette arrestation «serait liée à un dossier d’urbanisme, après la diffusion d’informations sur une autorisation frauduleuse accordée à un restaurant réputé de la capitale, accompagnée d’irrégularités qualifiées de délictueuses, sur fond d’échanges d’accusations».
Selon cette même source, la BNPJ s’est rendue au siège du Conseil de la ville il y a une semaine et a auditionné plusieurs responsables, notamment ceux ayant des compétences en matière de délivrance d’autorisations. «Les suspects ont été interrogés sur le processus complet de certaines autorisations, de son début à son achèvement, ainsi que sur les parties responsables des délégations et des signatures», indique, de son côté, le quotidien.
L’enquête de la BNPJ est entourée d’un secret absolu, assure également Assabah. Les responsables auditionnés il y a une semaine ont refusé de révéler à leurs collègues les détails des investigations menées par la police judiciaire.
Cela dit, une source responsable, citée par le quotidien, a indiqué que les personnes convoquées au siège de la BNPJ étaient désormais placées en garde à vue. Leurs collègues au Conseil de la ville et dans les services de la commune ont perdu tout contact avec elles.








